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Dans cent ans, on ne mangera plus de moules

Le Vif

À en croire une étude américaine, relayée par le quotidien britannique The Telegraph, dans cent ans, les moules-frites feront partie de l’histoire culinaire.

Suite à l’acidification croissante des océans provoquée par le changement climatique, la culture ou la pêche de moules ne sera plus rentable d’ici 2100. Les chercheurs de l’Université de Washington à Seattle ont découvert en effet que la façon dont une moule s’accroche à un rocher ou à une corde dépend de l’acidité de l’environnement.

Les mollusques doivent pouvoir se fixer six à douze mois au même endroit pour atteindre une taille raisonnable. Si elles se détachent, elles risquent fort d’être mangées par les autres animaux marins.

Emily Carrington, co-auteure de l’étude, a réalisé des tests qui prouvent qu’une acidité élevée affaiblit considérablement les possibilités de s’accrocher à une surface. Elle prédit que dans une centaine d’années l’acidité des eaux côtières où les moules prospèrent aujourd’hui atteindra un tel stade que près de la moitié des moules ne réussiront plus à se fixer suffisamment pour être pêchées.

La fin de la moule

Pour mélanger les protéines collantes, il faut un taux d’acidité spécifique. « La vie des moules dépend littéralement d’une liaison solide », explique Carrington. « Nos études au laboratoire indiquent que les moules produisent des filaments de liaison plus faibles quand le ph de l’eau de mer descend sous les 7,6. »

Pour l’instant, 20% des moules se perdent à cause de liaisons faibles, mais si l’eau de mer s’acidifie, ce pourcentage sera multiplié par deux. « Avec une mortalité de 40%, la mytiliculture ne sera plus vivable. »

« Bien que le ph moyen de l’océan baissera de 8,0 à 7,8 au siècle prochain, les régions côtières sont un peu plus vulnérables. Quand ce taux de ph atteindra les 7,6, la situation s’aggravera considérablement », conclut la chercheuse.

Les résultats de l’étude ont été présentés à la réunion annuelle de la Society of Experimental Biology. (TE)

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