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Californie: l’eau y est devenue si rare qu’on la vole

Muriel Lefevre

La sècheresse gronde en Californie. L’eau y est devenue si précieuse qu’elle est désormais un objet de convoitise.

La Californie connaît depuis quatre ans une terrible sécheresse. 46% de la Californie serait aujourd’hui en état de sécheresse exceptionnelle. L’assèchement de la région est tel qu’il a provoqué un nouveau genre de délit : le vol ou le détournement d’eau. Les exemples de siphonnage aux bornes d’incendie sont nombreux ces dernières semaines. On a aussi constaté le détournement d’une cascade par une colonie de nudistes, des pompages illégaux dans des canaux ou, plus grave, des pillages dans les citernes d’eau réservées à la lutte contre les incendies.

Malgré la menace d’une amende de 500 dollars, les voleurs d’eau semblent désormais faire fi des convenances. Le phénomène prend une telle ampleur que dans le comté de Madera on a créé une force spéciale pour lutter contre le vol de l’eau. Une saine initiative lorsqu’on sait que l’été, que l’on annonce encore plus problématique, pourrait voir exploser ce genre de délit.

Cannabis et gazon

L’agriculture consomme 80% de l’eau en Californie. Dans ce secteur, beaucoup pointent du doigt les cultures parfaitement légales de cannabis qui sont très gourmandes en eau et qui ne respecteraient pas les restrictions. Plus consternant encore, 50% de l’eau utilisée par les particuliers servirait à arroser les pelouses. Les riches, particulièrement friands de gazons chatoyants, consommant trois fois plus que les autres.

Dans les régions rurales de la Californie, de nombreux habitants ne sont pas connectés au réseau de distribution d’eau courante. Ils sont donc dépendants de leur puits. Si celui-ci est à sec, ils dépendent alors de l’approvisionnement des autorités.

Pour tenter de limiter la catastrophe qui s’annonce, Felicia Marcus, présidente de la State Water Resources Control Board, souhaite instaurer une réduction de 25% de l’utilisation de l’eau potable et appelle à une utilisation plus responsable de l’eau : « Il s’agit de la sécheresse du siècle, elle est plus importante que ce que nos parents ou grands-parents ont connu. On n’a pas d’autre choix que de s’adapter. »

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