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Australie: il fait si chaud que les chauves-souris cuisent sur leur branche

Muriel Lefevre

Dimanche à Sydney, la température avoisinait les 47.3 C. C’était l’une des journées les plus chaudes enregistrées depuis 1939. Une telle chaleur a été fatale pour des centaines de chauves-souris qui ont vu leur cerveau griller.

Sydney a connu en ce dimanche de l’été austral l’une des journées les plus chaudes jamais recensées. Les autorités ont interdit de faire du feu pour éviter les incendies de forêt qui sont fréquents au cours de l’été. Il faut si chaud que même les routes ont commencé à fondre.

Selon le Bureau de la météorologie (CSIRO), la température a augmenté d’environ un degré Celsius depuis 1910 dans l’immense pays-continent. Durant l’été dernier (décembre 2016 à février 2017), plus de 200 records météorologiques avaient été recensés à travers le pays, entre épisodes de chaleur intense, feux de forêts et inondations. D’après les climatologues, le changement climatique a provoqué la hausse des températures sur terre et en mer, conduisant à des épisodes météorologiques extrêmes. Du fait de sa population relativement faible (24 millions d’habitants) eu égard à la taille de son territoire, et de sa très forte dépendance au charbon, l’Australie est un des pires émetteurs per capita de gaz à effet de serre.

Les renards volants ont cuit sur leur branche

« Elles ont cuit sur place », explique Kate Ryan, gestionnaire de la colonie de Campbelltown, dans le Camden Advertiser. « Le sol était jonché de centaines de cadavres de bébés renards volants, je n’ai jamais vu ça ».

Celles que l’on surnomment parfois renard volant sont en réalité de très grandes chauves-souris frugivores avec une tête qui ressemble à un chien et une crinière souvent rousse autour du cou. Elles sont également dépourvues de queue visible. Les plus grandes espèces comme les Pteropus giganteus peuvent largement dépasser 1 m d’envergure.

Pteropus
Pteropus © iStock

Acculées par la chaleur, les chauves-souris adultes ont abandonné les bébés dans leurs arbres pour chercher de l’ombre. Laissés à leur sort, ceux-ci ont littéralement grillé sur leur branche. Sur la page Facebook de l’association Help Save the Wildlife and Bushlands, on peut voir de nombreuses photos des bénévoles ramassant les chauves-souris mortes. On estime que le nombre de chauves-souris terrassées par la chaleur pourrait atteindre le millier d’individus.

Un rôle important dans l’écosystème

Ces chauves-souris sont incapables de réguler leur température corporelle lorsque la température extérieure s’élève au-dessus de 40 °C. Si la chaleur monte au-delà, leur cerveau est en surchauffe et les bestioles sombrent dans la confusion. Les jeunes sont particulièrement vulnérables. Très vite, ils n’ont plus le réflexe de chercher de l’ombre et, agonisant, tombent de leur branche.

https://twitter.com/PaulStewartII/status/950534103136337921Paul Stewarthttps://twitter.com/PaulStewartII

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Cette hécatombe est une catastrophe climatique puisque l’Australie considère ces chauve-souris comme une espèce menacée. Le nombre d’individus est passé de 560.000 en 1989 à 400.000 aujourd’hui. On estime que 30.000 individus ont été tués par des vagues de chaleur entre 1994 et 2008. Rien que l’année dernière, près de 2000 ont été retrouvées mortes. « Ces animaux sont remarquables. Ils aident à régénérer nos forêts et à garder les écosystèmes en bonne santé grâce à la pollinisation et à la dispersion des graines. Ils n’utilisent pas de sonar comme de petites chauves-souris insectivores; seulement leurs yeux et leurs oreilles, comme nous. Ils voient aussi bien qu’un chat la nuit et sont à peu près aussi intelligents. Si nous voulons garder nos forêts en bonne santé, nous avons besoin d’eux. » conclu l’association Help Save the Wildlife and Bushlands.

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