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A 19 ans, Boyan Slat pourrait bien vider l’océan de ses plastiques (vidéo)

Le Vif

Le projet d’un jeune inventeur néerlandais en vue de nettoyer les océans de ses déchets plastiques bénéficie d’un large soutien financier.

Le jeune habitant de Delft de 19 ans avait estimé qu’il lui faudrait quelque 2 millions de dollars pour lancer un projet-pilote. Il en a déjà récolté la moitié, selon le site internet The Ocean Cleanup. La collecte de fonds se poursuit durant deux mois encore.

Boyan Slat avait présenté son invention en 2012. Elle consiste à déployer d’immenses barrages flottants contre lesquels viendraient se coller les plastiques récupérés ensuite par un catalyseur. Après 2012, le jeune néerlandais a passé une année à réaliser une étude faisabilité dont il a présenté la semaine dernière les résultats à New York.

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L’étudiant pense pouvoir mettre en oeuvre son invention en 2020 entre Hawaï et la Californie, un des espaces océaniques les plus affectés par la concentration de plastiques. « En dix ans, nous pourrions retirer environ la moitié du plastique dans cette région », estime-t-il. Il a besoin d’une équipe de cent personnes pour y arriver.

L’idée, bien qu’ingénieuse reste toutefois assez utopiste pour ces scientifiques interrogés dernièrement par le site Rue89. Ainsi, Bruno Tassin du Laboratoire eau environnement et systèmes urbains (LEESU) situé à Paris, valide toute la partie description du problème, indique que les références sont bonnes, et que les outils de simulations utilisés sont pertinents.

« Un challenge technologique monstrueux »

Néanmoins, il met en garde : le projet ne traite qu’une infime partie du problème, indiquant que Boyan Slat propose de nettoyer 140 tonnes de déchets dans l’océan, mais rien qu’en Europe, on en produit 25 millions par an.

Autre obstacle épinglé, le fait que Slat veuille principalement traiter des macro-déchets (de plus de 2cm) alors que les différents scientifiques interrogés par le site français parlent au contraire d’une majorité de micro-déchets et notamment d’une « soupe de plastique » présente dans les océans, bien plus importante et difficile à nettoyer, rappelant comme d’autres experts l’ont déjà fait par le passé, que la surface à couvrir est bien trop grande et « le challenge technologique monstrueux ». Pour ces scientifiques, le projet peut toutefois fonctionner à plus petite échelle.

Des nuisances pour la faune et la flore

Mais ce qui ressort aussi de la part des scientifiques, c’est que le projet de Slat risque de faire courir toute une série de risques. Selon Nicolas Fournier d’Oceana, une organisation internationale de protection de l’océan : « Ces barrières flottantes et dérivantes peuvent poser des problèmes de collision, captures accidentelles et nuisances pour la faune-flore, et des complications majeures pour les activités de navigation ou pêche – surtout si l’on considère hypothétiquement le nombres d’engins nécessaires pour pour nettoyer nos océans ! »

Quant aux plastiques récupérés, que Slat dit pouvoir recycler, François Galgani, de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) les décrit comme sans valeur et difficilement recyclables, puisqu’ils sont issus de plastiques eux-mêmes érodés. Et l’expert de conclure que le nettoyage des océans ne sera jamais une solution : mieux vaut réduire notre usage du plastique, nos déchets et favoriser au maximum le recyclage.

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