Dopage – « Une fois pris dans l’engrenage, il est très difficile de s’en sortir »

(Belga) « Lorsqu’un enfant, un adolescent ou un adulte glisse dans le dopage, s’accoutume aux exploits et à la performance, il est très difficile qu’il s’en sorte sans revers psychologiques », a indiqué vendredi Philippe Godin, professeur en psychologie sportive à l’UCL. « L’éducation joue un rôle de prévention essentiel face aux mauvaises influences ».

Le professeur réagit ainsi aux aveux de Lance Armstrong, diffusés jeudi soir aux Etats-Unis. Après plus de dix ans de farouches dénégations, le coureur a avoué en public avoir pris des produits dopants durant sa carrière cycliste. « Une fois pris dans l’engrenage, le sportif ne connaît plus ses limites. Il prend l’habitude de se dire qu’il est plus performant avec des substances extérieures et il ne voit plus les effets du dopage qu’à court terme, c’est-à-dire les exploits, la performance et la réussite facile », explique le professeur Godin. « Et pourvu qu’il continue à atteindre ses objectifs, peu lui importe l’impact nocif que ces substances peuvent avoir sur sa santé ». « Pour s’en sortir, le sportif doit essuyer des déconvenues à la fois physiques et psychologiques qui sont très difficiles à supporter. Pour beaucoup, l’issue est purement et simplement la fin de leur carrière sportive », poursuit le Pr. Godin. Toujours selon lui, plusieurs facteurs peuvent favoriser la prise de produits dopants. « La manière dont le sportif a été encadré soit par sa famille, soit par son club ou sa fédération, joue un rôle primordial dans l’attitude d’un individu face aux substances interdites dans le monde du sport », avance le professeur Godin. « Si le sportif n’a pas reçu une éducation suffisamment critique pour s’opposer au dopage, il se laissera probablement tenter, attiré par les effets immédiats, sans prendre le recul nécessaire et peser les conséquences de son acte », conclut-il. (SAUL LOEB)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire