Budget – Le Bureau du plan recommande d’agir sur le coût salarial

(Belga) Le Bureau du Plan recommande d’agir à court et moyen terme sur le coût salarial pour corriger progressivement le handicap belge par rapport aux trois pays voisins et doter le pays de mécanismes évitant tout dérapage futur. Parmi les suggestions, figure une croissance des salaires plus faible que dans ces pays.

En mai 2012, le Bureau avait remis un rapport intermédiaire sur la compétitivité de la Belgique à la demande du premier ministre. Mardi, il a publié l’ensemble de ses analyses dans un rapport riche d’une septantaine de pages. Au coeur du document, se trouve le problème de l’écart salarial avec la France, les Pays Bas et l’Allemagne. En septembe 2011, le Conseil central de l’Economie estimait celui-ci à 4,6 pc pour 2012. Le Bureau du Plan relève plusieurs explications, à commencer par l’application de la loi de 1996 qui encadre les négociations salariales. Elle a été respectée dans son volet augmentation des salaires hors index à l’intérieur des marges maximales fixées par les accords interprofessionnels (AIP) successifs. Les dérapages proviennent d’une mauvaise prévision des salaires dans les pays de référence qui sont systématiquement surévalués, en particulier en Allemagne où la hausse de l’inflation n’a pas été répercutée dans ses salaires. De plus, l’augmentation non anticipée du prix du pétrole à partir de 2005 a contribué à l’inflation et donc à une hausse des salaires plus forte que prévue. « L’écart salarial n’est pas dû au processus de négociations lui-même mais à l’erreur de prévision qui entache l’évolution salariale attendue des trois pays voisins et singulièrement de l’Allemagne. Il faut donc améliorer la manière dont ces prévisions sont faites pour les rendre plus fiables et reposant sur une méthodologie acceptée, dès le départ, par toutes les parties prenantes », recommande le Bureau. L’ampleur de l’écart est telle qu’il serait néanmoins irréaliste de n’envisager qu’une seule mesure, estime le Bureau. Selon lui, il faut envisager un ensemble de mesures équilibrant les efforts de chacun dans le cadre d’une intervention publique à l’impact neutre sur les finances publiques. Il préconise une réorientation des prélèvement fiscaux et parafiscaux en faveur des travailleurs les moins qualifiés, une réduction du coût du travail financée par une réduction des subventions et une action sur les écarts de prix avec nos principaux voisins. Le Bureau suggère également une croissance des salaires hors index plus faible que la marge donnée par l’évolution des salaires chez les principaux voisins de la Belgique « pendant un certain nombre d’années ». (NBA)

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