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Zuhal Demir : « Le PS, c’est presque un parti communiste »

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Fille d’un ouvrier turc, la députée N-VA est devenue en octobre la première bourgmestre d’origine étrangère en Flandre. Elle trouve qu’il y a trop d’étrangers en Belgique et que le chômage devrait être réduit à deux ans maximum. Interview.

Dans une interview au Vif/L’Express de cette semaine, Zuhal Demir, 33 ans, première bourgmestre de Flandre issue de l’immigration (dans le district d’Anvers-centre, à la tête d’une majorité N-VA – Groen – Open VLD), explique avoir choisi la N-VA, après ses études de droit, par ses origines. « Mes parents viennent de Tunceli, l’un des foyers de l’identité kurde. En Turquie, le turc est la seule langue officielle, comme le français en Belgique avant. Quand j’ai entendu parler de la résistance flamande face à la domination francophone, cela a résonné en moi. » La députée nationaliste y explique qu’elle est très remontée contre « les partenaires sociaux en général. Parce qu’ils sont responsables du statu quo. Le chômage augmente, les faillites aussi, il faut réformer les pensions, réduire les coûts salariaux… Et que fait le gouvernement fédéral ? Il renvoie tous ces sujets vers les partenaires sociaux. » Zuhal Demir estime aussi que « à part le MR, les francophones considèrent tous les entreprises comme des ennemies. Quand j’entends certains discours au parlement, je manque de m’évanouir. Les socialistes wallons, ce sont quasi des communistes. Pour eux, l’Etat doit s’occuper de tout. »

Sur la possibilité pour la N-VA de monter au gouvernement, en 2014, avec le MR et l’Open-VLD, elle voit « sur le plan socio-économique, beaucoup de convergences entre nous. Mais je ne veux rien dire de plus. C’est trop tôt. La seule certitude, c’est qu’on doit réformer ce pays. Avec le PS, je pense que c’est impossible. En 2010, lors des négociations pour la formation du gouvernement, j’ai fait partie du groupe de travail sur le chômage. La Belgique est le seul pays où tu peux rester vingt ans chômeur. On a dit au PS : on veut changer ça. Mais le PS ne voulait rien entendre. On-bes-preek-baar ! » Pour elle, la durée maximale du chômage devrait être de « deux ans, ça me paraît bien. Dans la plupart des pays européens, c’est six mois ou un an. » Enfin, Zuhal Demir considère qu’il y a en Belgique « beaucoup d’étrangers. Entre 1992 et 2000, il y a eu 400 000 nouveaux arrivants en Belgique. Un tel afflux implique de financer des programmes d’intégration, de construire des écoles. Notre système n’est pas prévu pour absorber une si grosse masse. Conséquence : de nombreux enfants de migrants souffrent de retard scolaire, maîtrisent mal la langue et, du coup, ne trouvent pas leur place sur le marché du travail. De plus, beaucoup de jeunes d’origine étrangère, nés ici, vont chercher une femme au Maroc ou en Turquie, qui ne parle pas un mot de néerlandais. Chaque fois, tout le processus d’intégration est à recommencer. »

L’entretien intégral dans Le Vif/L’Express de cette semaine.

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