Yvan Mayeur © Belga

Yvan Mayeur : « La police a dû s’adapter à ma personnalité »

Depuis son arrivée au maïorat de Bruxelles, Yvan Mayeur fait le nettoyage au sein de sa police. Objectif : l’  » adapter à sa personnalité « . Ses restructurations ont eu un vrai impact sur la gestion de la manifestation du 6 novembre.

La manifestation nationale du 6 novembre dernier a déclenché « l’affaire Mayeur » : le refus présumé du bourgmestre de laisser la police de Bruxelles-Capitale-Ixelles voler au secours de ses collègues de la zone Midi, attaqués par quelque 200 émeutiers. Visiblement très attaché au bon déroulement de la manifestation syndicale, Yvan Mayeur n’a pas fait intervenir ses policiers en amont pour « extraire » de la foule les déjà fauteurs de troubles.

Cette absence de décision s’inscrit dans un contexte particulier de méfiance, voire de peur, qui règne entre la police bruxelloise et le bourgmestre Yvan Mayeur. Celui-ci a repris le mandat de Freddy Thielemans (PS), un an après les élections et avec une popularité bien inférieure (2 600 voix de préférence) à celle dont jouissait son prédécesseur (plus de 6 000 voix de préférence). En bon municipaliste, Thielemans avait compris qu’un bourgmestre est avant tout le responsable de la sécurité et qu’il doit ne faire qu’un avec son chef de police. Mayeur, lui, s’est privé des services de deux responsables policiers avec lesquels il ne s’entendait pas mais qui se trouvaient être des experts du maintien de l’ordre. Jugés trop à droite, trop répressifs… « La police a dû s’adapter à ma personnalité, reconnaît Yvan Mayeur. J’ai demandé à ce que l’on modifie l’organigramme. Je veux avoir à faire à des gens avec lesquels je peux parler, confronter les idées, dialoguer, puis, ensemble, prendre une décision qui fera consensus. »

Les policiers bruxellois le suspectent d’être de parti pris, ce qui ne les rend pas très accueillants aux changements que Mayeur veut introduire dans leur organisation. Le bourgmestre souhaite améliorer le service à la population et combattre les comportements racistes ou abusifs, comme les arrestations administratives, qui permettent aux policiers de priver quelqu’un de sa liberté pendant douze heures. « Ceux qui n’aiment pas Bruxelles et les Bruxellois, mais je les comprends, ironise-t-il, qu’ils ne viennent pas travailler chez nous, qu’ils nous quittent, qu’ils aillent dans une zone de police plus calme. Il ne faut pas qu’ils restent dans cette douleur… »

Le dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec

– Climat de peur entre la police de Bruxelles et son bourgmestre

– Reportage sur la manifestation du 6 novembre, depuis le poste de commandement de la police de Bruxelles

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