Brussels, Belgium - May 16, 2015: Brussels gay pride festival at the centrum of the city, many people celebrating the day with colorful outfits and fun. © byakkaya

Une jeunesse belge, militante ?

Stagiaire Le Vif

Le referendum britannique sur le « Brexit » a soulevé la question de l’importance du vote des jeunes. Si les jeunes de moins de 30 ans, sont plutôt favorables à l’Europe, ils sont peu enclins à voter, et c’est là que le bât blesse. Qu’en est-il de la jeunesse belge?

Une enquête quantitativemenée auprès des jeunes francophones de Belgique sous l’angle de la mobilisation politique et qui avait été publié dans En’jeux en juin 2015, dresse un panorama contrasté de l’engagement des jeunes dans la vie de la cité. S’ils sont prêts à s’investir dans le milieu associatif, ils ont abandonné l’engagement politique.

Seuls 5 à 10% des jeunes de moins de 30 ans sont engagés dans un parti politique. Ils sont aussi peu nombreux à adhérer à un syndicat. L’étude intitulée « mobilisation politique des jeunes francophones en Belgique » révèle que les jeunes boudent totalement les formes traditionnelles de l’engagement politique.

Selon un sondage, près de 9 jeunes sur 10 (86%) pensent que voter est utile à très utile. Pour eux, voter est un droit (38.9%), une chance (30.2%), un devoir (29.5%) ou encore une corvée (6.5%). Il y a néanmoins plus d’abstentions dans les moins de 35 ans.

Près d’un jeune sur deux a signé une pétition en ligne

Si les jeunes sont désormais peu enclins à s’investir dans la vie politique conventionnelle, l’enquête révèle qu’ils privilégient des formes d’expressions protestataires, individuelles, plus ponctuelles et surtout non-affiliées.

La mobilisation de la jeunesse suite aux attentats de mars à Bruxelles, a d’ailleurs été très importante. Selon l’enquête, 20% des jeunes se prononcent de façon positive et volontariste en ce qui concerne la mobilisation pour une cause.

Capacité à changer le monde

Ce désaccord pour l’action politique traditionnelle montre peut-être de fait que les moins de 30 ans sont sceptiques sur leur capacité à faire évoluer la société. Selon l’enquête, seul un tiers d’entre eux considère qu’ils peuvent changer les choses à l’échelon local. Au niveau national: c’est encore moins, ils ne sont plus qu’un quart à penser pouvoir contribuer au changement. Au niveau international, c’est encore pire : ils ne sont que 14%.

La moitié des jeunes sont membres actifs dans des associations

S’ils sont rétifs aux engagements politiques conventionnels, les jeunes sont nombreux à s’investir dans le milieu associatif. Plus de 6/10 sont membres d’une association, soit autant que les plus de 30 ans.

Le service citoyen, une autre manière de s’engager

Chez les jeunes, l’engagement dans la vie de la cité est encouragé par des dispositifs spécifiques. Le service citoyen en fait partie. Très demandés par la jeunesse française ou encore allemande, en Belgique, seuls 250 jeunes ont fait un service citoyen dans le secteur social, écologique ou encore éducatif.

Sondages, enquêtes, études donnent donc des résultats convergents. Ils mettent en évidence la désaffection des jeunes par rapport aux formes classiques de l’engagement et en particulier de l’engagement politique. Or, le désintérêt prononcé par rapport à l’engagement politique dans ses formes classiques n’est pas nécessairement un désintérêt pour la vie de la cité. Bien au contraire, la jeunesse belge est une jeunesse militante qui s’engage dans d’autres structures (association, mobilisation etc.).

Johanna BUKASA-MFUNI

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire