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« Une guerre des gangs est attendue en Belgique »

La police fédérale s’attend à une guerre des gangs en Belgique: « Il n’y a jamais eu autant de bandes de criminels à moto. Même parmi les clubs classiques, 80% serait lié à l’une de ces bandes »

Ces dernières semaines, de vastes opérations ont été menées en Allemagne et aux Pays-Bas contre des bandes de criminels à moto. En Belgique, ce milieu est aussi suivi de près par la cellule Highsider de la police fédérale. « Je m’attends à une guerre de bikers en Belgique, et ce pour trois raisons. La première, pour protéger leur territoire maintenant que l’Allemagne et les Pays-Bas serrent la vise. La deuxième, c’est que de plus en plus d’acteurs doivent se partager un même gâteau. Ce qui entraîne souvent un regain de violence. Et enfin les Outlaws ont toujours un contentieux à régler avec les Hells Angels. »

En 2011, les deux bandes en étaient venues aux mains lorsque trois Outlaws ont été tués par des Hells Angels à Maasmechelen. Depuis la situation n’a fait que gagner en animosité selon la cellule Highsider: « la situation est inquiétante. Il n’y a jamais eu autant de bandes, ni autant de membres. Ils sont plus d’un millier. Et ce, sans parler de tous les autres clubs de motos qui sont obligés de choisir un camp. 80% de tous ces clubs sont liés à une bande de criminels à moto. Seuls quelques clubs arrivent à rester entièrement indépendants. »

Tout ce qui rapporte de l’argent

Près de 8 membres des bandes de criminels à moto sur 10 ont un casier judiciaire selon Highsider. En quoi consistent leurs activités criminelles ? Principalement de la production et du trafic de drogue. Mais aussi du recel de pièces et de motos volées. Du racket et du chantage. L’industrie du sexe. Celui qui se lance de façon individuelle dans une entreprise criminelle doit demander l’autorisation au « président » du club et lui verser un pourcentage des profits.

Malgré la croissance des bandes de criminels à moto, les membres de la cellule Highsider sont passés de 5 à 2. Lors de la dernière opération aux Pays-Bas contre les Bandidos, dont certaines perquisitions ont eu lieu en Belgique, la cellule n’a même pas été impliquée. « Nous n’avons pas été prévenus en amont, ni reçus de feedback par la suite. Ce qui est tout de même étrange. Une collaboration internationale ne semble pour l’instant pas encore une réalité. Surtout en ce qui concerne la police ».

Dans le passé, les tentatives d’interdire ces bandes en tant que milice privée ou organisation criminelle se sont révélées un échec. Cela n’a pas empêché que la semaine dernière, le cabinet des affaires intérieures a proposé de rendre punissables les signes d’appartenance à de tels groupes, notamment sur base de leurs emblèmes extérieurs. Le « président » des Outlaws de Maasmechelen a réagi de manière laconique « Si les emblèmes sont interdits, les bikers porteront une petite veste par-dessus. Mais ils continueront à rouler. »

Le dossier complet est à lire dans le Knack de cette semaine en néerlandais

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