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Une Fête du travail sur fond de tension sociale à venir

La tension sociale a marqué cette année la traditionnelle Fête du travail. La manifestation nationale du 24 mai, coup d’envoi d’une série d’actions visant le gouvernement fédéral, a servi de toile de fond aux discours du 1er mai.

Au centre des critiques: les nouvelles mesures touchant le droit du travail annoncées par l’équipe Michel lors de son contrôle budgétaire, qui s’ajoutent à des réformes déjà vigoureusement contestées par les syndicats et une partie du monde politique.

Du côté francophone, le MR en a pris pour son grade ce week-end. En guise de prélude, lors d’un congrès participatif, le cdH a annoncé samedi qu’il entrait en résistance contre le gouvernement MR/N-VA accusé d’entretenir la division au sein du pays. A gauche, la FGTB a dénoncé un « parti carpette » qui pardonnerait tout aux nationalistes flamands tandis que le PS ciblait un « gouvernement faible et injuste ».

La « modernisation » du droit du travail a fait monter la pression. Pour mieux coller à la réalité quotidienne des entreprises et des travailleurs, le gouvernement a décidé, entre autres choses, d’annualiser le temps de travail. Réuni dimanche à Jodoigne, le MR a défendu la réforme. Elle permet aux entreprises de mieux organiser leur activité en fonction des variations de leurs activités tandis que le travailleur pourrait travailler plus à certaines périodes et moins à d’autres, et ainsi mieux répondre aux exigences contemporaines de la vie familiale.

« Nos réformes sont justes et indispensables », a martelé le premier ministre devant les militants libéraux, aux côtés de représentants de l’Open Vld tandis que le président Olivier Chastel rappelait que le cadre d’une moyenne de 38 heures/semaine était préservé. Du côté socialiste, l’on fustige en revanche l’instauration d’une semaine des 45 heures qui suit d’autres mesures comme le saut d’index ou le relèvement de l’âge légal de la pension. « Nous ne lâcherons pas la semaine des 38 heures », a averti le président de la FGTB, Rudy De Leeuw. Le PS a fustigé un gouvernement qui « obéit aux patrons ». Le ministre-président wallon, Paul Magnette (PS), a défendu une réduction du temps de travail pour arriver aux 32 heures et faire face à une diminution du travail entraînée par la révolution numérique. La semaine passée, Ecolo avait déjà plaidé dans ce sens. Le cdH a en revanche pris ses distances face à cette idée, jugée démagogique, et proposé un « compte parcours de vie individualisé ».

A Jodoigne, les libéraux ont pris soin de ne pas céder à la polémique. Ils n’ont visé leurs adversaires politiques à aucun moment. Ils ont plutôt exalté leur singularité, présentant le MR « comme la seule force politique francophone capable d’assurer les réformes dont (le) pays avait besoin », une « force unique ».

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