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Un nouveau manifeste Ecolo, pour prolonger les valeurs de gauche

Le Vif

Près de 30 ans après sa déclaration de Louvain-la-Neuve-Péruwelz, Ecolo s’est doté dimanche d’un nouveau manifeste politique. Le texte approuvé à l’unanimité moins un vote contre et une abstention réactualise les fondements d’un parti vert qui a entre-temps connu pouvoir, victoire et défaite électorales et a considérablement modifié son fonctionnement.

Adoptée en 1985, cinq ans après la fondation d’Ecolo, la déclaration de Louvain-la-Neuve s’inscrit dans un monde encore marqué par le conflit est-ouest et une Europe déjà frappée par la crise et vivant de douloureuses « années de plomb ». Elle vise surtout à décrire les modes d’action des Verts. Il y est question d’autogestion à promouvoir dans toute la société, d’une prise de conscience des dégâts du progrès, de contagion culturelle ou de fédéralisme intégral en vue de « disséminer le pouvoir ». Plus qu’un parti, Ecolo se veut un mouvement en contact permanent avec les associations qui forment le tissu écologiste.

A l’époque, il n’est fait aucune référence à la gauche. Le nouveau manifeste s’attache quant à lui à définir Ecolo non pas comme un parti de gauche mais comme la prolongation des « mouvements qui combattent toutes les formes de privilèges, d’exploitation et d’ignorance, mouvements dans lesquels s’ancrent depuis deux siècles les valeurs de gauche ».

Il y est toujours question de dénoncer le productivisme, de défendre un environnement sain (« apprendre à vivre à l’intérieur des limites de la biosphère constitue sans doute la plus grande des révolutions mentales qu’ont à affronter les sociétés humaines », dit le texte) ou de temps consacré à l’engagement social. Le nouveau manifeste pose comme pilier de l’action écologiste la transition écologique (complétée par une transition énergétique), la lutte pour une société plus juste, l’égalité entre femmes et hommes (il préconise notamment des mesures correctrices pour lutter contre les stéréotypes dès l’école), un pouvoir mieux distribué et éthique (entre autres le non-cumul de mandats ou l’alternance politique), la démocratie participative (en complément de la démocratie représentative, Ecolo veut de nouvelles formes de participation) ou encore une « culture du respect, de la tolérance et de la reconnaissance » qui passe par le respect d’une stricte séparation entre l’Etat et toute croyance. La sécurité sociale fait son apparition, le soutien mais aussi la régulation de l’économie occupent une place importante, l’alliance avec Groen en vue d’une modernisation du fédéralisme belge est rappelée, etc.

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