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Un N-VA à la tête de l’armée et de son service secret : danger ?

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Armée, police : la N-VA a désormais la main sur la sécurité du pays. Malaise au sein de la Défense et de son service de renseignement.

Relégué au secrétariat d’Etat au Commerce extérieur, le très atlantiste Pieter De Crem (CD&V) a laissé sa place de ministre de la Défense au très nationaliste Steven Vandeput (N-VA), 47 ans, qui hérite aussi de la Fonction publique. Au sein de l’état-major, même si la perspective d’avoir un patron N-VA était envisagée, « la surprise est totale et beaucoup ont la gueule de bois », confie un officier. Le nationalisme flamand est largement perçu, du côté francophone, comme l’ennemi de la patrie belge, dont l’armée est traditionnellement l’un des symboles. Certains, au SGRS, le service de renseignement militaire, seraient inquiets à l’idée de devoir travailler sous les ordres d’un ministre N-VA, qui aura accès aux dossiers. A plusieurs reprises, le parti nationaliste aurait tenté d’obtenir par la bande des informations collectées par le SGRS. Qu’en sera-t-il désormais ?

Steven Vandeput
Steven Vandeput © BELGA

Par ailleurs, l’intégration des forces belges dans l’armée néerlandaise figure au programme de la N-VA, qui y voit la seule solution permettant de « conserver nos ambitions à l’étranger ». Pour l’heure, Steven Vandeput soutient, comme le MR, le principe d’une armée recentrée sur ses opérations militaires extérieures – comme celle des F-16 en Irak -, au détriment des missions humanitaires. L’ancien ministre de la Défense, André Flahaut (PS), devrait ainsi assister au détricotage de sa politique, déjà largement entamé sous le mandat de Pieter De Crem.

Le député MR Denis Ducarme, qui a relayé ces dernières années les inquiétudes à propos du déséquilibre linguistique au sein de l’armée, se voyait déjà, à quelques jours de la formation du gouvernement Michel, ministre de la Défense. Un scénario qui, nous dit-on, a suscité un certain trouble parmi les militaires flamands dans des départements où ils sont surreprésentés. Au grand dam de Ducarme, le poste est, in fine, revenu à la N-VA. « Du coup, ce sont les militaires wallons qui se demandent à quelle sauce ils seront mangés », rapporte l’un de nos informateurs. Les chasseurs ardennais seront-ils mutés à terme à Bourg-Léopold, comme semble le redouter l’ancien secrétaire d’Etat fédéral PS Philippe Courard ? Fermera-t-on Stockem, près d’Arlon ? Voire, la base aérienne de Florennes ?

L’article complet dossier dans Le Vif/L’Express de cette semaine

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