Auschwitz. © REUTERS/Kacper Pempel

Un élu CDH exclu du parti pour propos négationnistes

L’échevin CDH des Travaux publics et des Sports de Crainhem, Thierry Van De Plas, a été démis dimanche soir de sa qualité de membre du parti après avoir été mis en cause par la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA) pour avoir fait état, dans un échange sur Facebook, de convictions négationnistes, peut-on lire dans Le Soir lundi.

« Pour moi, c’est clair, j’ai investigué dessus, je me suis littéralement plongé dedans, j’ai été consulté (sic) des archives à Auschwitz, j’ai rencontré un juif ancien déporté, j’en (ai) parlé avec des historiens de musée (sic) de la déportation, j’en ai parlé avec un ancien résistant devenu révisionniste, j’ai lu un tas de truc (sic). J’ai été cherché (sic) des bouquins, j’ai rencontré Faurisson (ndlr: un historien négationniste) et ma conclusion est la même qu’Olivier Mathieu (ndlr: un négationniste condamné à Bruxelles en 1991): « Les chambres à g…, c’est du bidon », indiquait l’échevin humaniste.

Après que Thierry Van De Plas a admis être l’auteur de ces propos, le Comité déontologique du CDH en a tiré immédiatement les conséquences et a prononcé l’exclusion du parti de l’échevin fautif.

L’échevin se dit « complètement sali » par les accusations de négationnisme

« Je suis en colère parce qu’on me salit en insinuant que je suis négationniste », affirme lundi matin l’échevin des Travaux publics de Crainhem, Thierry Van de Plas. Il annonce son intention de porter plainte contre la Ligue belge contre l’antisémitisme (LBCA).

« Ils ont ressorti une conversation privée qui date d’il y a un an! « , s’étrangle-t-il. « Je répète uniquement la phrase que dit un négationniste dans une émission télé dont je partageais l’extrait vidéo. C’était un chat privé. J’ai déconné, je l’ai reconnu, mais c’était une conversation ‘à chaud’ avec une personne avec qui j’avais eu un débat passionné. »

Thierry Van de Plas se défend de tout antisémitisme ou négationnisme: « un de mes grands-pères a été dans les camps, l’autre a été obligé de travailler en Allemagne. J’ai régulièrement organisé des événements mettant en évidence la culture juive, qui m’intéresse beaucoup ».

L’échevin croit voir un lien entre ce signalement et la conférence qu’il a organisée il y a quelques jours avec Jean Bricmont, essayiste défenseur de la liberté d’expression totale. « J’ai invité un ancien résistant à débattre avec lui », précise l’échevin. Prévenu « à 17h00 dimanche par un journaliste » du signalement par la LBCA, M. Van de Plas est entendu par téléphone par le président du comité de déontologie du cdH, Dominique Drion. « C’est la procédure d’urgence, que nous déclenchons quand il y a un caractère de gravité », confirme celui-ci. Après avoir entendu l’échevin, le président informe les cinq autres membres du comité de la teneur de la conversation.

« Nous avons décidé de l’exclure à l’unanimité des membres disponibles (4 sur 6). Cet écrit est clair et inacceptable et contraire aux engagements du parti. » Contactée par l’Agence Belga, la bourgmestre de Crainhem Véronique Caprasse ne souhaite pas faire de commentaire mais précise qu’elle compte convoquer une réunion du collège lundi, en urgence. Les modalités pratiques n’en sont pas encore connues. Thierry Van de Plas annonce quant à lui qu’il portera plainte contre la Ligue belge contre l’antisémitisme. « Ils ne m’ont même pas appelé pour me demander de m’expliquer. Ils salissent les gens et je le regrette. C’est contreproductif pour la lutte contre l’antisémitisme. »

Thierry Van de Plas également démis de ses fonctions scabinales

L’échevin des Travaux publics de Crainhem, Thierry Van de Plas, a été démis lundi de ses fonctions scabinales par le collège, a indiqué à l’agence Belga la bourgmestre de la commune, Véronique Caprasse.

« Nous lui avons demandé sa démission, ce qu’il a refusé. Nous lui avons donc retiré ses compétences », a-t-elle indiqué. Le collège n’ayant pas le pouvoir d’exclure un de ses membres, il pourra continuer de siéger à ses réunions. D’autres autorités, notamment la tutelle régionale, pourraient être amenées à se pencher sur ce cas, précise Mme Caprasse.

M. Van de Plas confirme ces informations, mais dénonce une décision « excessive légalement ». Très accablé, il se défend de tout négationnisme, en dépit des propos qui lui sont attribués. « J’affirme qu’il y a eu les camps de concentration et les fours crématoires », s’exclame-t-il.

Exclu également de son parti, l’échevin croit savoir qu’une réunion de mandataires du cdH sera organisée demain/mardi pour évoquer sa situation. « Je ne serai même pas entendu », déplore-t-il.

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