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Tuerie Liège: Les parents veulent « poursuivre la chaine de solidarité »

Laurent Kremer, 20 ans, dernière victime de la tuerie de Liège, est décédé vendredi des suites de ses blessures. Sa famille a opté pour le don d’organes. Une demi-douzaine de patients bénéficieront des organes et tissus de Laurent d’ici vendredi soir.

« Les parents de Laurent tiennent à remercier toutes les personnes qui sont intervenues auprès de leur fils depuis le moment où il est tombé sur la place Saint-Lambert », déclare Virginie Deschamps, psychologue au CHU de Liège. « Ils ont constitué une chaine de solidarité que les parents de Laurent veulent poursuivre en faisant don de ses organes. Ils veulent donner un sens à sa mort que ces organes puissent redonner le sourire à d’autres familles. »

En Belgique, plus de 1.300 patients étaient en attente d’un organe fin 2010. « Le nombre considérable de donneurs n’est pas suffisant par rapport à la demande », précise le Docteur Ledoux. « Consentir au don est un acte important, très difficile à appréhender, car il part d’un drame familial. Les parents souhaitent que le cas de Laurent pousse chacun à se positionner sur le don d’organes avant qu’un drame se produise. »

Le don d’organes, un geste qui sauve des vies
En Belgique, la demande de don d’organes est plus importante que l’offre. Plus de 1.300 patients étaient ainsi en attente d’un organe fin 2010. Cependant un quart de ces demandeurs décède avant d’avoir pu en bénéficier. La démarche du don découle d’une procédure précise.

Pour certains organes qui se régénèrent vite et lorsque les risques pour le donneur se révèlent infimes, il est possible de faire un don de son vivant moyennant le consentement du donneur s’il a au moins 15 ans, des parents ou du représentant légal de celui-ci s’il est mineur ou encore du conjoint ou du cohabitant. Quand les conséquences médicales pour le donneur sont plus importantes, le prélèvement n’est réalisé que lorsque la vie du receveur est en danger. Dans tous les cas, le médecin devra fournir au donneur les informations les plus claires sur les effets physiques, psychiques et sociaux d’un tel prélèvement.

Dans le deuxième cas de figure, le don d’organes se réalise après le décès. Si l’on n’a pas explicitement exprimé son refus de son vivant et si la famille ne s’y oppose pas, la loi autorise le prélèvement après le décès des organes de tout citoyen belge ou domicilié en Belgique depuis plus de 6 mois. Le refus du don d’organes doit être exprimé via un document à remplir et à transmettre à sa commune. Il y a également moyen de rédiger au préalable un formulaire de consentement, disponible auprès de chaque commune. Une fois remise à sa commune, la déclaration de consentement peut toujours être modifiée ultérieurement.

Laurent Kremer avait été grièvement blessé par une grenade. Depuis son transfert à l’hôpital, il avait été plongé dans un coma artificiel. Son état de santé s’est détérioré jeudi, et sa mort a été prononcée vendredi matin. Sa famille a opté pour le don d’organes. Une demi-douzaine de patients bénéficieront des organes et tissus de Laurent d’ici vendredi soir.

Sur les 17 victimes de la tuerie hospitalisées au CHU de Liège, deux jeunes filles se trouvent encore à l’hôpital universitaire, mais leur état n’est plus préoccupant.

LeVif.be avec Belga

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