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Survol de Bruxelles: Pas d’accord en « kern » sur les mesures Wathelet

Le Vif

Le comité ministériel restreint du gouvernement fédéral n’est pas parvenu à s’accorder lundi sur les mesures du secrétaire d’État à la Mobilité Melchior Wathelet faisant l’objet d’un conflit d’intérêts du gouvernement flamand, à propos des nuisances sonores générées par les avions de l’aéroport de Bruxelles.

Les adaptations proposées début mai par M. Wathelet n’entrent donc pas en vigueur, a déploré le cabinet de ce dernier, pointant du doigt l’ambiguïté des partis flamands (CD&V, sp.a, Open Vld).

« Ce sont ces mêmes partis flamands qui, à la table de négociation pour la formation du gouvernement bruxellois, ont donné l’impression de juger important un allongement de la nuit pour Bruxelles, et puis au fédéral viennent de bloquer la décision », commentait le cabinet du secrétaire d’État cdH.

Le 6 mai dernier, alors que la campagne électorale battait son plein, M. Wathelet avait annoncé des mesures à court terme visant à soulager de nombreux habitants de la capitale de l’intensité des nuisances sonores des avions.

Il s’agissait de réduire l’exploitation du virage à gauche à 1.700 pieds effectué essentiellement au-dessus de la commune d’Etterbeek (Bruxelles). Cette route n’aurait plus été utilisée la nuit entre 22 heures et 7 heures, soit un allongement de la période de tranquillité par rapport à la fourchette 23h-6h. Elle aurait également été moins utilisée le jour via un recours plus intensif à la route dite « Ikea », qui passe au-dessus de Nossegem (Flandre). De plus, certaines compagnies aériennes auraient privilégié l’utilisation de la route du Ring plutôt que l’axe de l’autoroute E411 vers Namur.

Deux jours après ces annonces, le gouvernement flamand a lancé une procédure en conflit d’intérêts, mettant au frigo pour 60 jours le dossier. L’absence de consensus constatée ce lundi au gouvernement fédéral rend les mesures Wathelet inapplicables.

Melchior Wathelet réfute les accusations de l’UBCNA

Le secrétaire d’Etat à la Mobilité, Melchior Wathelet, a réfuté lundi les accusations lancées dimanche par une association de riverains de l’aéroport de Bruxelles relatives aux normes de vent, l’un des paramètres techniques de la problématique des nuisances sonores générées par les avions décollant et atterrissant à Zaventem.

« Depuis son instruction initiale du 19 juillet 2013, le secrétaire d’Etat à la Mobilité n’a pris aucune initiative règlementaire en matière de normes de vent. Ceci a déjà été confirmé par Belgocontrol (…). Il n’est donc nullement question de modification discrète comme le prétend l’UBCNA », l’Union belge contre les nuisances aériennes, souligne un communiqué du cabinet de M. Wathelet (cdH).

« Comme Belgocontrol l’avait annoncé dans un communiqué de presse dès le 19 décembre 2013, il est vrai qu’en accord avec la Direction générale du Transport aérien (DGTA), des précisions à la procédure de sélection des pistes ont été apportées quant à l’interprétation des vitesses maximales de vent tolérées sur les pistes préférentielles. Ces précisions visaient à lever des problèmes d’interprétation des contrôleurs aériens quant à la vitesse moyenne et la vitesse maximale. Elles ont été publiées aux AIP le 6 février 2014 », ajoute le communiqué.

M. Wathelet constate que le nouveau texte n’a pas réussi à lever l’ambiguïté quant à l’interprétation des vitesses, comme en atteste le communiqué de l’UBCNA.

Il appelle dès lors la DGTA et Belgocontrol à prendre une nouvelle initiative de clarification en la matière et insiste pour que les publications officielles respectent le plus strictement possible le texte de son instruction ministérielle du 19 juillet 2013, en fixant une vitesse moyenne maximale autorisée de 7 noeuds (une moyenne mesurée sur 2 minutes) et une vitesse maximale de rafales de 5 noeuds au-dessus de la vitesse moyenne maximale.

Le gouvernement fédéral se réunit ce lundi en fin de journée en comité restreint (kern) pour se pencher sur le dossier des nuisances sonores de l’aéroport de Bruxelles-National. Ce dossier communautaire qui a agité la campagne électorale avait été mis au frigo le 8 mai dernier pour 60 jours par un conflit d’intérêts intenté par le gouvernement flamand contre une modification des routes aériennes décidée quelques jours plus tôt par Melchior Wathelet. Il reviendra au Comité de concertation de trancher ce conflit.

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