Procès Sharia4Belgium © Belga

Sharia4Belgium : « Les preuves doivent prévaloir sur le contexte ambiant »

Le ministère public a fait de « l’histoire du terrorisme » autour de Sharia4Belgium quelque chose qu’elle n’est absolument pas, selon Me John Maes, l’avocat de Fouad Belkacem. Il a demandé au tribunal l’acquittement pur et simple de son client.

L’avocat n’a pas cherché à nier le fait que le groupuscule Sharia4Belgium visait l’établissement d’un État islamique. « Selon mon client, c’est le souhait de tous les musulmans, mais qu’il ait voulu le faire via le groupe État islamique est une interprétation erronée. » Sharia4Belgium voulait atteindre cet objectif à travers le « djihad », mais le ministère public et les enquêteurs ont donné une mauvaise définition de ce mot, selon lui. « Il ne s’agit pas du djihad par la violence, mais du djihad par les mots. Fouad Belkacem a provoqué pour faire entendre son message et c’est là que réside le problème. Il n’a jamais pensé que cette histoire irait si loin. »

Me Maes est revenu sur les différentes activités de Sharia4Belgium énoncées la semaine dernière par le ministère public. Les prédicateurs de rue, les messages vidéo et les leçons données au siège du groupuscule étaient, selon la défense, de simples informations et en aucun cas de l’endoctrinement ou du lavage de cerveau.

Les « entraînements au combat », de même que les contacts avec des djihadistes internationaux comme Anjem Choudary et Omar Bakri, ont été, selon les avocats, largement surestimés. « Nabil K. a posé à côté d’Omar Bakri comme s’il avait rencontré une célébrité. Il n’y a absolument rien d’interdit à ce sujet. Le ministère public n’a aucune information sur le contenu de leur conversation, mais tout est devenu suspect en raison du contexte ambiant, ce sont les preuves qui doivent prévaloir. »

Les avocats de Fouad Belkacem ont également remis en cause l’honnêteté des déclarations de Jejoen Bontinck, Michaël Delefortrie et Elias T. au sujet de Fouad Belkacem. « Il est facile pour eux de l’accuser comme étant à l’origine de leur départ, surtout quand on sait qu’ils ont tous les trois été libérés quelques jours après leurs déclarations. Jejoen a par exemple raconté à son aide juridique qu’il était parti en Syrie pour des raisons religieuses. Son père Dimitri a également déclaré sur un plateau de télévision que Jejoen serait parti avec ou sans Sharia4Belgium, puisqu’il était persuadé de s’engager pour une juste cause. Je pense donc que ces accusations n’ont pas beaucoup de valeur. »

La défense d’Elias T. plaide actuellement.

On a également appris mercredi après-midi qu’il avait été demandé aux avocats impliqués dans le procès de ne pas faire de commentaires aux médias, ni pendant le procès, ni après le jugement.

Contenu partenaire