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Santé et sites nucléaires: Ecolo-Groen réclame d’urgence une étude complémentaire

Une étude complémentaire sur la fréquence plus élevée des cas de cancer constatés chez les enfants de moins de 14 ans habitant aux alentours du site nucléaire de Mol-Dessel doit être menée d’urgence, a réclamé lundi le groupe Ecolo-Groen à la Chambre.

De Morgen rapportait lundi les résultats détaillés d’une étude épidémiologique montrant que deux à trois plus d’enfants de moins de 14 ans résidant dans un périmètre de 15 km autour du site de traitement des déchets nucléaires de Mol-Dessel avaient contracté une leucémie, par rapport à des enfants du même âge vivant ailleurs.

Un lien a été identifié entre la distance par rapport au site et la direction des vents dans laquelle des émanations radioactives pourraient évoluer, ajoute le quotidien flamand, sur base d’un article publié dans le bimestriel European Journal of Cancer Prevention.

« Ces résultats rejoignent ceux d’une étude similaire réalisée en 2011 à Fleurus (où est implanté l’Institut national des radioéléments -IRE- qui stocke des déchets nucléaires, ndlr). Ces derniers faisaient état d’un nombre de cancers de la thyroïde supérieur à la moyenne wallonne dans un rayon de 20 km autour de la commune », a commenté le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre, Jean-Marc Nollet.

Selon Lodewijk Van Bladel, expert en radiation à l’agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) et co-auteur de l’enquête sur Mol-Dessel, les statistiques portent sur un faible nombre de mineurs d’âge, si bien qu’un doublement ou triplement des données est vite atteint. D’autres facteurs peuvent aussi expliquer cette prévalence.

Dès lors, « une autre recherche sur un plus large groupe est nécessaire », préconise l’expert. Le cabinet de la ministre de la Santé Maggie De Block confirme ce point de vue. « Semer la panique n’est évidemment pas notre but, mais on ne peut ignorer ces chiffres et simplement les relativiser », a réagi M. Nollet. Il insiste pour que l’étude complémentaire du sol soit rapidement effectuée. Les écologistes demandent également que de nouvelles études soient effectuées dans toutes les zones hébergeant des sites nucléaires, notamment à Fleurus et à Tihange.

« On parle très souvent des risques encourus par les populations qui vivent aux côtés des centrales nucléaires. Mais on ne doit pas négliger les impacts sur la santé et l’environnement des autres activités liées au nucléaire, comme à Fleurus ou à Mol », selon le député d’opposition.

Dans la majorité, le chef de groupe CD&V Servais Verherstraeten, lui-même habitant de Mol, a lui aussi réclamé cette étude de suivi, que ce soit pour prendre les mesures nécessaires ou apaiser les inquiétudes.

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