© Image Globe

Sabine Laruelle : maintenir le budget de la PAC, un strict minimum

Pour la ministre fédérale de l’Agriculture Sabine Laruelle, un budget de la Politique agricole commune (PAC) maintenu au même montant que précédemment est un strict minimum. Mais elle appelle à fixer un budget correspondant davantage aux ambitions de la PAC.

Pour la ministre, qui s’exprimait mardi soir devant une assemblée d’agriculteurs à Jodoigne, ce sont des principes d’équité plus que des principes d’égalité qui doivent être appliqués dans le futur pour répartir les aides européennes aux agriculteurs.

Elle a rappelé notamment que le coût d’accès aux terres était 170% plus élevé en Belgique que la moyenne européenne, ce qui doit être pris en compte pour aider les agriculteurs.

La ministre a souligné les objectifs principaux assignés à la PAC par les négociateurs belges. Elle doit en premier lieu permettre de produire des aliments, les autres aspects – entretien des paysages, etc. – arrivant en second lieu. Ensuite, elle doit suivre l’évolution déjà en cours pour permettre aux agriculteurs de travailler dans un cadre de développement durable.

Autre élément déterminant, la ministre a réaffirmé que la Belgique tenait au maintien de la diversité des modèles agricoles. Mardi soir, elle a également plaidé pour une simplification des règles pour l’octroi des aides, et pour un mécanisme permettant, dans une certaine mesure, aux agriculteurs, qui sont des acteurs économiques, de se regrouper pour fixer des prix de vente.

« Attaquer la Politique agricole commune, c’est attaquer l’Europe »

« Attaquer la Politique agricole commune, c’est attaquer l’Europe et les politiques communes. Dans la discussion actuelle, l’envie de certains de ne pas construire l’Europe s’ajoute à un débat sur les moyens de sortir de la crise. L’Europe peut permettre des synergies pour engendrer des économies et réduire certaines dépenses des Etats. Mais certains de ces Etats n’ont pas de volonté de construire ensemble », a expliqué Tomas Garcia Azcarate de l’Institut d’études européennes de l’ULB, lors d’un débat organisé lundi soir à Jodoigne. Pour ce spécialiste, ceux qui veulent réduire le budget de la PAC savent qu’ils vont décrédibiliser cette rare politique vraiment commune, pour mieux l’attaquer encore en 2020.

L’expert d’origine espagnole considère que certains Etats qui demandent une diminution importante du budget de la PAC savent que cette demande va limiter les réformes positives possibles, et donc rendre la PAC indéfendable en 2020. « Ils raisonnent avec six ans d’avance sur nous! « , a-t-il dénoncé, lors du débat organisé par le Centre d’information Europe Direct Brabant wallon et la direction de l’agriculture de la province du Brabant wallon.

Pour l’expert, la nécessité de légitimer la politique agricole européenne dans la population impose aussi de défendre le principe du verdissement, en discussion actuellement dans la réforme de la PAC.

Levif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire