Travaux sur le parking C du Heysel, où devrait être construit l'Eurostadium. © BELGA/Nicolas Maeterlinck

Rénover le Stade Roi Baudouin coûterait aussi cher que d’en construire un nouveau

La rénovation du Stade Roi Baudouin pour accueillir l’Euro 2020 de football coûterait aussi cher que la construction d’un nouveau stade, a indiqué mardi le bureau d’experts néerlandais The Stadium Consultancy, mandaté par Ghelamco, le promoteur de l’Eurostadium sur le parking C du Heysel. Le coût de l’opération atteindrait 300 à 400 millions d’euros, d’après l’étude.

Le dossier de candidature introduit par l’Union Royale Belge des Sociétés de Football-Association (URBSFA), la Ville de Bruxelles et la Région de Bruxelles-Capitale se base sur la construction d’un nouveau stade afin d’accueillir des matchs de groupe ainsi qu’un huitième de finale de l’Euro 2020. Le projet prévoit 60.000 places assises contre les 50.000 exigées par l’UEFA, rappelle Ben Veenbrink du bureau The Stadium Consultancy.

D’après l’étude, dix raisons démontrent l’inadéquation du Stade Roi Baudouin avec les exigences de l’UEFA, notamment sa capacité totale de 45.000 places et ses seules 16.563 places qui satisfont aux standards européens.

Une nouvelle construction de 300 à 400 millions d’euros est nécessaire pour rénover le stade afin d’accueillir l’Euro 2020, selon The Stadium Consultancy. Le bureau craint également un modèle inefficace avec des coûts opérationnels plus élevés et des revenus d’exploitation à la baisse. Le processus d’obtention des permis prendra également jusqu’à deux ans, selon son analyse. « Dans le meilleur des cas, la construction pourra démarrer à la mi-2019 », indique Ben Veenbrink. « Il ne restera qu’un an avant l’Euro 2020 alors que de tels projets nécessitent au moins deux ans de travaux. »

Il n’existe donc pas de plan B à la construction du stade national, selon le bureau d’experts.

Le chef de file de la N-VA au Parlement bruxellois Johan Van den Driessche et le membre du conseil communal de Grimbergen Philip Roosen ont rapidement mis en doute la crédibilité des conclusions du bureau d’experts. « Cette étude est une tentative de réanimation désespérée des supporters de l’Eurostadium », ont-ils réagi. Ils réclament une étude indépendante.

Ben Weyts refuse de vendre des terrains cruciaux pour la réalisation du stade national

Le ministre flamand des Travaux publics et de la Périphérie, Ben Weyts (N-VA), refuse de vendre des terrains cruciaux pour la construction du Stade national sur le Parking C du Heysel à Grimbergen. Il avance le fait qu’il ne reste presque rien du projet initial.

Les terrains appartiennent à l’Agence flamande des voiries et de la mobilité. Selon les plans pour le Stade national, ils sont nécessaires parce que les voies d’accès et de sortie du complexe prévu s’y croisent.

« Maintenant que toutes les procédures sont terminées et que tant Ruimte Vlaanderen que la commune de Grimbergen ont exprimé un avis négatif, cela ne me semble pas avoir de sens de partir dans un carrousel de procédures d’appel », a indiqué Ben Weyts, dont le parti à Bruxelles plaide depuis longtemps pour la rénovation du Stade Roi Baudouin.

Il souligne également que le gouvernement flamand précédent se montrait disposé à faciliter le projet, avec l’objectif exprès de construire un stade de football national et d’y jouer le match d’ouverture de l’Euro 2020. « Mais il n’en reste plus rien. Aujourd’hui il semble que ce ne soit ni un stade national ni un stade de football puisque tant l’Union belge que le RSC Anderlecht se sont distancés du projet. La commune concernée dit également qu’elle n’est pas demandeuse », poursuit le ministre.

« Dans ces circonstances, je ne suis pas prêt à vendre les terrains restants, qui sont la propriété des autorités flamandes et sont nécessaires pour la réalisation du Stade national », indique encore Ben Weyts. « Ce n’est pas un stade national et ce n’est pas un stade de football. Au final, il ne reste qu’un immeuble de bureaux. C’est à mille lieues de ce qui avait été présenté initialement. »

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