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Quelque 3.000 personnes manifestent à Bruxelles en solidarité avec les réfugiés

Les manifestants ont demandé aux Etats-membres de l’Union européenne de mettre un terme à leur politique de fermeture des frontières et de consacrer davantage de moyens à un accueil décent des migrants, tant aux frontières externes de l’UE que dans les Etats-membres.

Le cortège avait démarré de la gare du Nord à Bruxelles pour y revenir deux heures plus tard. Cette « marche européenne pour les droits des réfugiés », soutenue par une vingtaine d’associations, s’inscrivait dans le cadre de manifestations et actions menées dans 28 pays européens et plus de 100 villes.

De nombreux manifestants portaient des gilets de sauvetage ou des couvertures de survie en référence à la situation dramatique des réfugiés, arrivant par milliers sur les côtes grecques.

« Nous ne sommes pas d’accord avec l’attitude des autorités », a expliqué Lien Groffils, une des personnes à l’initiative de la manifestation. « Nous demandons une solution crédible, humaine au drame qui se joue depuis maintenant plusieurs mois. Il est inacceptable que plus de 3.000 personnes se soient noyées l’année dernière parce qu’elles ont été contraintes de traverser la méditerannée à la recherche d’une meilleure vie. Il est inacceptable que 10.000 enfants soient disparus depuis qu’ils sont arrivés en Europe. Si le petit Liban peut accueillir un million et demi de réfugiés, on ne peut absolument pas croire que ce soit ‘complet’ dans l’UE. »

« Il n’est inscrit nulle part dans la Convention de Genève que l’on peut fermer les frontières aux réfugiés, au contraire », a souligné Béatrice Dispaux, une autre personne à l’origine du rassemblement. « Ces gens ont besoin d’aide, d’un abri et nous pouvons leur donner. La situation est critique, il est urgent que les responsables politiques agissent. »

« L’Union européenne ne doit certainement pas accueillir le monde entier », a estimé Eva Berghmans, d’Amnesty International. « Ce qu’elle doit faire, c’est travailler à l’accueil des personnes qui en ont besoin, chercher une solution pour rendre possible cet accueil au lieu de fermer ses frontières. Cet accueil doit et peut être organisé, aussi bien en Belgique qu’à la frontière entre la Turquie et la Syrie et qu’aux frontières extérieures de l’Union. Il est scandaleux que les prétendus hotspots dans les îles grecques ne soient toujours pas opérationnels après des mois de palabres. »

« L’Europe ne résoudra pas cette crise en fermant ses portes, en barricadant les frontières et en ignorant les conditions inhumaines dans les camps de réfugiés comme à Calais et Dunkerque. L’Europe ne peut résoudre cette crise humanitaire qu’en faisant montre de solidarité et d’humanité pour les personnes ayant besoin de protection. En tant que citoyens européens, nous exigeons des gouvernements nationaux et des institutions européennes qu’ils garantissent les droits fondamentaux des personnes qui cherchent une protection, aussi bien celles qui se trouvent déjà ici, indépendamment de leur statut légal, que celles qui arriveront encore », a encore dit cette représentante d’Amnesty International.

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