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Pourquoi continue-t-on de voter pour des idiots ?

Muriel Lefevre

Quand la démocratie s’écrase devant la psychologie ou comment d’apparents idiots arrivent tout de même à s’imposer au sommet de l’état.

La campagne électorale anglaise fait rage. Il semble clair que le fait de dire ou faire des âneries n’empêche nullement d’être élu selon The Guardian. La raison ? Plusieurs mécanismes psychologiques qui permettent à des idiots, ou à des personnes qui en ont du moins l’apparence, d’être tout de même élus à des positions de haut rang. Explication.

La confiance inspire la confiance

Les gens confiants sont plus convaincants. Tous les politiciens le savent, s’ils apparaissent hésitants ils seront comme pulvérisés. Selon l’effet connu sous le nom de Dunning-Kruger, il apparait que les gens plus bêtes sont souvent incroyablement confiants. Par contraste les gens véritablement intelligents peuvent paraitre plus hésitants. L’auto appréciation demande de l’intelligence. Si l’on n’en a pas beaucoup, on ne peut se considérer comme idiot puisqu’on n’en a tout simplement pas la capacité.

Un boulot compliqué

Il est impossible de tenir compte des différents désidérata des personnes qui peuplent un pays et des variables qui en découlent. C’est encore moins évident de condenser tout ça en un message qui s’adapte aux médias modernes. C’est cela qui rend le métier de politicien si difficile.

D’où l’avènement des personnalités en tant que telles. Les personnalités les moins intelligentes, mais donc plus confiantes, sont moins embourbées dans des complexes par rapport à toutes sortes de sujets de discussion. Elles peuvent plus facilement se montrer concernées, ou en tout cas en donner l’impression. Mais aussi provoquer l’illusion qu’elles sont capables d’agir en proposant une solution simple à défaut de vraiment régler les problèmes. Une étude démontre que les gens perdent beaucoup plus de temps à des choses triviales qu’à chercher à comprendre une chose plus complexe. C’est pour cela que les gens aiment les personnes qui condensent de façon simple (mais souvent fausse) des choses compliquées. La proximité joue aussi. L’élitisme est perçu comme négatif. D’où l’effort de l’élite politique de faire comme si elle faisait partie du reste de la population.

L’électeur lambda n’aime pas qu’on lui dise des choses qu’il n’a pas envie d’entendre. Il est aussi très conscient de son statut social et a besoin de se sentir supérieur. C’est pourquoi il sent plus à l’aise avec quelqu’un qui n’est pas une flèche. Et si en plus, cet homme politique balance des clichés et nie des évidences gênantes, c’est encore mieux. On aurait là, aux yeux de l’électeur, le candidat idéal, toutes formations politiques confondues. Comme l’explique The Guardian, si tout ceci est expliqué très légèrement, c’est aussi et surtout pour ne fatiguer personne.

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