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Pour les éditorialistes flamands, « la Belgique est vraiment un failed state en matière de climat »

Le Vif

Ce lundi, la Belgique, déjà clouée au pilori dans la presse internationale depuis les attentats de Paris, a reçu le titre peu honorifique de « fossile du jour » attribué par les ONG présentes à la Cop 21 au « pire pays dans les négociations internationales ».

Notre pays n’a effet toujours pas d’accord climatique à l’échelle nationale, le gouvernement flamand n’ayant toujours pas donné son feu vert. Pour Bart Eeckhout, journaliste au quotidien De Morgen, cette fois la Belgique est un « failed state ».

Selon le journaliste, le gâchis qu’est devenue la politique climatique belge est un « infâme scandale « . « On a perdu six années complètes à la recherche d’un compromis qui n’est plus un plan climatique ambitieux depuis longtemps, mais tout au plus une façon de respecter les engagements internationaux en fournissant le moins d’efforts possible » écrit-il. Il se demande ce qu’il va falloir inventer pour effacer cette nouvelle honte : « des photos de petits chats noyés par la mer qui monte ? »

Il se dit dérangé par les bisbilles comptables et communautarisées, « où la vision politique se limite définitivement à mettre un maximum de responsabilité sur le dos de l’autre ». Aussi Eeckhout estime-t-il que la qualification de « failed state » est de rigueur pour la politique climatique de la Belgique. D’après lui, ce problème touche particulièrement la N-VA « qui a fait son succès électoral du concept du failed state ». « En matière de climat, le confédéralisme ne serait d’aucune aide, pas davantage que le séparatisme, puisque ce n’est pas de la faute du PS ou de la Wallonie si une majorité politique en Flandre n’est pas capable de convaincre la société d’une politique climatique tournée vers l’avenir » conclut-il.

Même son de cloche du côté du quotidien De Standaard où Bart Sturtewagen déplore également le « fossile du jour » décerné à la Belgique. Il estime cependant qu’il s’agit d’un combat d’arrière-garde belgo-belge passé inaperçu dans les médias étrangers et uniquement remarqué par les ONG d’autant plus que l’accord national concerne la période 2013-2020 et non l’après 2020 dont il est question à Paris.

Si selon le journaliste, la Belgique et ses entités fédérées ne sont pas de taille à faire la différence dans la lutte contre le climat, elles peuvent jouer le rôle de précurseurs dans le monde, du moins « si on ne se laisse pas conduire par la susceptibilité et le provincialisme ».

CB

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