Pour la NSA, l’alerte terroriste tombe à point nommé

Est-il sérieux de décréter l’alerte terroriste dans notre pays suite aux informations de la NSA américaine alors qu’aux Pays-Bas aucune alerte n’a été déclenchée sur base de ces mêmes données ? Et quelle est la part de hasard dans le fait que la NSA décrète un niveau de vigilance jamais vu, un jour après qu’Edward Snowdon ait trouvé asile politique en Russie?

Le service de renseignements américains NSA met en garde contre « un grand attentat terroriste », peut-être la plus grande action anti-terreur depuis le 9/11. Les États-Unis ont fermé 19 ambassades au Moyen-Orient et en Afrique du Nord et ont même décidé de prolonger leur fermeture.

C’est sur base de cette information que notre pays (qui n’a pas d’ambassade au Yémen) a décidé de prendre des mesures. La ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet fait savoir que le niveau d’alerte antiterroriste 3 (sur 4) est de mise dans certains endroits belges.

Même s’il vaut mieux prévenir que guérir, est-il vraiment nécessaire d’entrer en action chaque fois que les Américains mettent en garde contre « une possible action terroriste » ? Les cibles sont très loin de nos frontières. Les informations évoquaient d’ailleurs très clairement « une cible américaine ».

Aux Pays-Bas, il n’y a aucune inquiétude et on n’y prend aucune mesure. Les Néerlandais réagissent-ils de façon plus pragmatique ou sont-ils tout simplement assez bêtes, arrogants et négligents que pour ignorer une alerte terroriste internationale ?

Probablement qu’il faut un peu relativiser. Est-ce paranoïaque de croire que le moment choisi pour déclencher l’alerte terroriste par la NSA arrive moins de 48 heures après qu’Edward Snowden ait été accueilli en Russie ?

Les critiques permanentes à l’égard des activités principales de la NSA (espionner, écouter nos conversations téléphoniques, lire nos e-mails) trouvent une réponse de choix dans cet état d’alerte qui ne laisse pas de doute quant à la raison d’être du service et de la façon dont les espions effectuent leur travail. Ponctué par un message du genre : »Vous voyez bien que ce que nous faisons est nécessaire. Vous voyez bien qu’il ne faut pas parler de vie privée lorsque la vie de nombreuses personnes est en danger ».

La NSA n’aurait-elle pas quelque peu exagéré l’information, si pas menti ? Le président américain Barack Obama a récemment déclaré que la tête d’Al Qaïda avait été démantelée et que l’organisation n’était plus capable de grands attentats terroristes. Étrangement, la NSA réduit totalement à néant les messages rassurants du président américain.

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