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Plus de 3.000 agriculteurs dans les rues de Bruxelles

Selon une nouvelle estimation de la police, plus de 3.000 producteurs européens de lait, de viandes porcine et bovine et de fruits et légumes, venus essentiellement de Belgique, de France et d’Allemagne, défilent à pied lundi matin depuis 11h15 dans les rues de Bruxelles à l’appel du Copa-Cogeca, afin de réclamer des prix rémunérateur

Partis du boulevard Roi Albert II, ils rejoindront le rond-point Schuman, à proximité du bâtiment du Justus Lipsius où se tiendra la réunion extraordinaire des ministres européens de l’Agriculture.

Le cortège emmené par cinq tracteurs emprunte la Petite Ceinture, la rue Belliard, la rue Breydel et l’avenue d’Auderghem. Il est suivi bruyamment par plus de 200 tracteurs qui klaxonnent à tour de rôle. « Chaque année, 4% des exploitations agricoles disparaissent en Flandre. Est-ce normal? », peut-on lire sur un calicot écrit en flamand. Une autre action menée par l’European Milk Board se tient également place Schuman. Si l’ensemble de ces manifestants dénoncent une chute de leurs revenus, l’EMB, qui représente 100.000 producteurs laitiers européens, et le Copa, principal syndicat agricole européen non sectoriel, ne partagent pas la même analyse de la situation. L’EMB demande aux autorités européennes de mettre sur pied un mécanisme de réduction des volumes produits alors que la demande est en recul en particulier dans l’UE, et ce afin de permettre aux producteurs laitiers d’obtenir un prix équitable. Il reproche au Copa-Cogeca d’avoir soutenu la dérégulation des marchés qui est selon lui à l’origine de la situation actuelle. Pour le Copa-Cogeca, les producteurs sont victimes de la politique internationale, principalement des restrictions sur les exportations imposées par la Russie. Peu avant le départ du cortège des manifestants, les ministres belges de l’Agriculture, Willy Borsus au niveau fédéral, René Collin pour la Région wallonne et Joke Schauvliege pour la Flandre, ont pris la parole. « L’Europe n’a pas pris la mesure de ce qui venait, avec l’embargo russe et la disparition des quotas. Il faut une régulation et des solutions à court terme », a indiqué le ministre wallon de l’Agriculture. « Les négociations au niveau européen s’annoncent difficiles. L’agriculture européenne est contestée dans sa réalité. Si certains pays comme la Belgique, la France et d’autres souhaitent une réforme des balises, d’autres pays sont moins favroables. Il faut réfléchir à une solution et à un encadrement du marché. Il faut répondre immédiatement aux problèmes de trésorerie », a déclaré pour sa part le ministre libéral Willy Borsus à l’agence Belga. M. Borsus dit partager la plupart des avis du monde agricole européen, notamment lorsqu’il dénonce la volatilité des prix « plus fréquente et plus profonde ». « Il faut revoir notre modèle européen pour que les prix soient rémunérateurs », a-t-il conclu. La Fédération wallonne des agriculteurs (FWA), membre de la Copa, a souligné que pour la première fois les organisations syndicales belges soutenaient, d’une seule voix, leurs ministres dans leur démarche.

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