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Plus d’un litre d’eau sur quatre est perdu en Wallonie

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

En Wallonie, plus de 64,5 millions de mètres cubes d’eau s’égarent avant d’arriver au robinet. Coût pour la collectivité : 20 millions d’euros par an, au bas mot.

Fuites, ruptures de tuyaux, corrosion des conduites… Chaque jour, des milliers de mètres cubes d’eau mis en distribution s’égarent avant d’arriver aux robinets des consommateurs. Des pertes sont enregistrées partout, sans distinction de mode de gestion : en régie, en société régionale ou en intercommunale – tous les distributeurs sont des organismes entièrement publics. Car l’état des canalisations de la Wallonie est désastreux, à quelques exceptions près.

Cet état des lieux est réalisé à la lumière des rapports établis par les producteurs-distributeurs membres d’Aquawal, l’union professionnelle des opérateurs publics du cycle de l’eau qui regroupe 95 % du secteur. Ce n’est guère mieux qu’il y a deux ans. Au contraire. Des chiffres édifiants s’alignent. Le volume des pertes diffère évidemment d’un endroit à l’autre. Mais il y a des entités où près de la moitié de l’eau produite ne parvient pas aux consommateurs.

Ainsi, sur la base des données des associés d’Aquawal, qui vient d’éditer son rapport 2013, Chimay occupe toujours la piètre dernière place du tableau. Ses canalisations égarent 75 litres distribués sur 100, alors que la moyenne wallonne est de 29 litres. En cause : la vétusté de son réseau – encore largement en plomb -, plus que centenaire, percé à de nombreux endroits, sur les 110 kilomètres qui desservent le centre-ville et les sept villages alentours (Bailleux, Bourlers, Rièzes, Salles, Robechies, Bailièvre et partiellement Lompret). Qui paie la note ? Les usagers, bien sûr.

Des efforts d’investissement ont certes été consentis et des travaux entrepris, mais la régie communale a pris du retard. Celle-ci s’est donc résolue, l’an dernier, à augmenter ses prix – qui demeurent malgré tout les moins élevés de la Wallonie – pour financer l’amélioration de son réseau.
D’autres entités affichent des taux élevés, comme Trois-Ponts où quasiment deux tiers de l’eau distribuée ne parviennent pas aux consommateurs. Ou Clavier, Durbuy ou encore Ouffet : les conduites perdent plus de 42 litres sur 100 litres d’eau mis en distribution.
Quelle est l’étendue du problème à l’échelle de la région ? Selon Aquawal, plus de 1 litre sur 4 injectés dans les canalisations disparaît en cours de route, ce qui représente un taux de rendement moyen du réseau de 29 %, soit la « perte » entre les volumes d’eau mis en distribution et ceux facturés aux consommateurs. Ce qui représente un total impressionnant de 64,5 millions de litres d’eau évaporés chaque année.


Dans Le Vif/L’Express de cette semaine, le dossier. Avec :

– Pourquoi la situation ne s’améliore pas depuis dix ans

– Le gaspillage écologique

– Le gaspillage économique

– Les mesures à prendre

– Le classement des distributeurs

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