Bart De Wever © Belga

Plainte contre Bart De Wever pour racisme

Le « Movement X » d’Abou Jahjah, l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) et neuf citoyens ont déposé plainte lundi soir contre Bart De Wever pour racisme, à la suite des propos qu’il a tenus sur le plateau de l’émission Terzake, rapportent mardi Le Soir et la presse flamande.

Pour Maître Lahlali, les éléments sont réunis pour déposer plainte contre le leader N-VA au sens de la loi contre le racisme, mais aussi en fonction de textes internationaux, comme la Convention européenne des Droits de l’Homme.

L’avocat pointe la répétition d’amalgames. Selon lui, le leader N-VA aurait établi un lien de causalité entre l’origine marocaine et même berbère des individus et la tentation de l’extrémisme. Le même lien aurait été développé par Bart De Wever entre origine et criminalité, à travers les chiffres des prisons. Enfin, l’avocat souligne une forme de ségrégation entre immigrés asiatiques et immigrés maghrébins, donc entre deux types d’immigrés, les « bons » et les « mauvais ».

Bart De Wever bénéficie d’une immunité parlementaire. Les plaignants ne peuvent donc pas se constituer partie civile et déposer plainte directement auprès du juge d’instruction. A ce stade, ils interpellent le parquet du procureur du Roi d’Anvers qui devra, lui, décider s’il ouvre une enquête et une procédure pénale.

De Wever refuse de présenter des excuses

Par ailleurs, le bourgmestre d’Anvers a refusé lundi soir, lors de la séance du conseil communal, de revenir sur les propos qu’il a tenus la semaine dernière sur le racisme et la communauté berbère au cours de l’émission « Terzake ». Le chef de groupe Groen Wouter Van Besien lui avait demandé de présenter des excuses après que plusieurs élus, du CD&V notamment, ont vertement critiqué ses déclarations. Mais Bart De Wever n’y a pas donné suite.

Le patron de la formation nationaliste flamande s’est contenté d’affirmer que cette question n’avait pas été inscrite officiellement à l’agenda lors de la réunion du collège des échevins, vendredi. Ce pourquoi, il ne se sentait pas tenu de s’expliquer sur la nature des propos échangés avec les échevins CD&V Philip Heylen et Marc Van Peel.

Le bourgmestre d’Anvers a ensuite refusé de revenir sur les déclarations qu’il a faites au cours de l’émission Terzake. Selon lui, il ne peut s’exprimer qu’au nom de l’administration lors d’un conseil communal et ne doit y défendre ses opinions politiques personnelles que dans le cadre des politiques menées.

Wouter Van Besien a qualifié d’irresponsables les propos du nationaliste et lui a reproché de se dérober à ses responsabilités.

Interrogé sur les arrestations qui ont suivi la manifestation organisée par l’activiste Abou Jahjah à Anvers mercredi dernier, Bart De Wever a précisé que ce rassemblement n’avait pas été autorisé et que la médiation sur place avec l’organisateur avait été vaine. « C’est pour cette raison que la police a dû procéder à des arrestations », ajoute-t-il, « mais peut-être était-ce le but de l’organisateur, qui annonce une nouvelle manifestation à Bruxelles, pour laquelle il a demandé une autorisation », conclut-il.

Contenu partenaire