Pisa : dix leçons sur le classement 2013

Soraya Ghali
Soraya Ghali Journaliste au Vif

Aussi attendus que redoutés, les résultats de l’enquête triennale de l’OCDE ont été dévoilés ce matin. Verdict : nos élèves sont peu performants. Seule bonne nouvelle : ils continuent de s’améliorer en lecture.

Pour rappel, l’enquête Pisa évalue tous les trois ans les connaissances et les compétences des élèves âgés de 15 ans dans trois disciplines : maths, lecture et sciences. Tous les trois ans, l’étude se focalise sur une matière privilégiée : cette année, comme en 2003, les maths sont la matière principale. Les deux matières mineures de Pisa 2013 sont donc la lecture et les sciences.

Classé secret défense jusqu’à la dernière minute – les services ont des consignes strictes d’embargo, sous peine de sanctions -, Pisa était présenté ce matin à 11 heures tapantes dans tous les pays testés, soit 65 nations. Dix leçons du classement Pisa 2013.

1. L’élève francophone juste en dessous de la moyenne en maths. Avec 493, la Communauté française se situe à 1 point de la moyenne de l’OCDE, soit 494 points. En comparaison, la moyenne des pays européens est de 490. En dix ans, c’est une très légère dégradation : en 2003, il obtenait 498 points.

2. Il cale sérieusement en sciences. C’est le point faible ! Une très petite amélioration par rapport à 2009 (2 points) mais il se classe en dessous de la moyenne de l’OCDE (501 points) et même de celle de l’UE (499 points). C’est un constat récurrent depuis les années 1990.

3. 25 % n’ont pas le niveau. Un quart des élèves francophones ont un niveau insuffisant, voire très insuffisant.

4. Bonne nouvelle : il continue de progresser en lecture. En hausse depuis 2006, le résultat est de 497 points. La moyenne de l’OCDE est de 496, celle de l’UE de 491.

5. Autre bonne nouvelle : la proportion d’élèves en grande difficulté diminue. Ainsi le pourcentage d’élèves en grande difficulté est de 21 %, contre 23 % en 2009. La proportion d’élèves excellents passe de 10 % à 12 %.

6. La part de vérité politique. Le test Pisa est aussi un exercice de communication politique. Ainsi, la ministre de l’Enseignement, Marie-Martine Schyns, estime que les légers progrès notés sont la preuve que les réformes menées ces dernières années portent leurs fruits.

7. La Flandre recule. Elle atteint 531 points et perd 22 points par rapport à Pisa 2003. Elle recule, certes, mais se classe toutefois 9e du classement, si l’on ne tient compte que des entités économiques. Quant à la Communauté germanophone, elle recueille 511 points. Bref, les francophones se situent derrière la Flandre (loin devant) et la Région germanophone.

8. L’écart filles/garçons au sein de l’OCDE est faible. En maths, il se marque surtout chez les élèves les plus performants : 15 % d’élèves excellents chez les garçons, contre 11 % de filles. L’écart se révèle également faible en sciences. En revanche, il est plus significatif en lecture et ce en faveur des filles.

9. Les pays asiatiques toujours en tête. Les pays asiatiques sont à nouveau la tête du classement, tant en maths, sciences qu’en lecture. Ils distancent donc largement l’Europe. Ainsi parmi les 65 nations, 5 pays asiatiques sont à la tête du palmarès : Shanghai, Singapour, Hong Kong, Corée du Sud et le Japon. Shanghai obtient un score équivalant à une avance de près de trois années par rapport à la plupart des autres pays de l’OCDE.

10. Les pays les plus performants misent sur les enseignants
Les pays au top sont ceux qui mettent l’accent sur la sélection et la formation des enseignants. Ils encouragent les profs à travailler ensemble et investissent en priorité dans l’amélioration de leur qualité, et non dans la taille des classes.

Soraya Ghali

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