Peu importe que le Père Fouettard soit noir, tant qu’il n’arrive pas au mois d’octobre

La discussion sur le caractère éventuellement colonial ou raciste de l’histoire du Père Fouettard est un de ces débats de luxe que l’on se permet par manque de sujets de conversation sérieux. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’est pas intéressant de réfléchir aux coutumes et symboles anciens. Le caractère traditionnel de certaines choses ne les dédouane pas de stupidité ou de discrimination.

Dans le cas du Père Fouettard, on a suffisamment évoqué le fait qu’il ne doit pas obligatoirement être considéré comme une victime opprimée d’origine africaine, mais plutôt comme un ouvrier qui n’a pas eu le temps d’essuyer la suie sur son visage. Peu importe donc que le Père Fouettard soit noir, jaune ou violet. Il est par contre plus agaçant de constater qu’on l’impose aux enfants dès le mois d’octobre.

Toussaint n’est pas encore là, et les parents doivent déjà lutter avec leurs enfants impatients. Il est très difficile d’expliquer à des petits qu’il faudra encore attendre deux mois avant de recevoir leurs friandises. Même pour un adulte, attendre 60 jours, c’est très long. Et comme si tout cela n’était pas encore assez absurde, on leur impose Halloween dans l’intervalle.

Il faut expliquer à ses enfants que la couleur de la peau ne signifie qu’une seule chose : qu’une personne est plus claire ou foncée qu’une autre. Il n’y a rien d’autre à déduire de la couleur de peau. Et il faut leur accorder un peu de calme en ne les excitant pas dès le mois d’octobre avec des monceaux de publicités pour des jouets. Ils apprendront ainsi que le racisme fait partie des débilités propres à l’humanité et qu’il n’est pas nécessaire de sacrifier des traditions sur l’autel du commerce. La lutte contre le racisme et la marchandisation à tout crin, voilà déjà deux beaux piliers d’une démocratie citoyenne en bonne santé.

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