Jaak Raes © AFP

« Partout où l’État islamique est présent, il y a des Belges »

Le Vif

« Partout où l’État islamique est présent, il y a des Belges ». C’est ce qu’a déclaré l’administrateur délégué de la Sûreté de l’État Jaak Raes lors d’une conférence relayée par le quotidien De Tijd face au service de renseignements allemand, Bundesamt für Verfassungsschutz (BfV).

La conférence tenue à Berlin portait sur le démantèlement de la cellule terroriste à Verviers en janvier dernier. Raes n’a pas caché que son service a le plus grand mal à suivre les djihadistes. « Oui, nous avons déjoué le complot terroriste à Verviers, mais il y a toujours des centaines de Belges en Syrie. Les membres de cellules terroristes travaillent très discrètement et professionnellement sur notre territoire. Et en tant que service de renseignements intérieur, il est difficile pour la Sûreté de l’État de les dépister à l’étranger » a-t-il déclaré.

Raes a également donné des chiffres sur les Belges partis combattre en Syrie: 263 Belges sont partis, 56 ont été tués et 122 sont revenus : « Nous estimons que 70% des Belges en Syrie ont rejoint l’État islamique. Et partout, où l’État islamique est présent, il y a des Belges ».

Raes donne deux motifs à ce chiffre élevé: Sharia4Belgium qui fait du bourrage du crâne depuis des années auprès de jeunes et l’effet de « mouvement » : les djihadistes se connaissent entre eux : ils sont frères, amis ou camarades d’école et se motivent mutuellement. D’après la Sûreté d’État, c’est comme ça que Vilvorde s’est transformé en grand incubateur de djihadistes.

Le patron de la Sûreté d’État a aussi profité de l’occasion pour souligner que son service doit bénéficier de suffisamment de moyens. « À Verviers, nous avons eu la chance d’être au bon moment au bon endroit. Mais l’année passée ce n’était pas le cas lors de l’attentat au Musée juif de Bruxelles. En tant que service de renseignements, nous travaillons comme des astrologues : nous devons toujours garder nos phares antibrouillard allumés, lire les étoiles et découvrir des constellations. Il est primordial que nous utilisions des techniques de recherche de haute qualité et des méthodes ambitieuses » conclut-il.

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