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Méga prison à Haren : dix associations constituent une plate-forme pour combattre le projet

Dix associations représentatives notamment du Barreau de Bruxelles, de la magistrature, des droits de l’homme, de l’environnement, et des riverains ont lancé officiellement jeudi une plate-forme commune pour demander aux autorités compétentes de renoncer au projet de mega-prison de Haren qui devrait accueillir près de 1.200 détenus sur un site de 18 hectares.

Le projet fait actuellement l’objet d’une étude d’incidences préalable à une demande de permis de construire soumise à enquête publique d’ici quelques semaines, si l’on en croit Inter-Environnement.

L’Association Syndicale des Magistrats, l’Observatoire des Prisons, La Ligue des Droits de l’Homme, des représentants du Barreau de Bruxelles, Bruxelles Laïque, le Comité de Haren, les associations Respire, Début des Haricots, et Inter-Environnement Bruxelles font partie de la plate-forme.

Pour cette dernière, les raisons de renoncer à ce projet sont multiples. Sa taille est jugée excessive et contraire à la recherche de solutions pour réduire la population en milieu carcéral. La possibilité d’y organiser des audiences dans le cadre de la détention préventive est, selon elle, inacceptable car ce type d’activité ne devrait avoir sa place que dans un Palais de Justice.

Liée au fait que la mega-infrastructure devrait être implantée dans une zone fort décentrée, cette perspective va engendrer à elle seule de gros problèmes de mobilité, dénoncent les associations.

Sur le plan financier, le partenariat public-privé sur lequel s’appuie le projet coûtera cher au contribuable, alors que la Justice manque déjà de moyens. Au niveau local, les associations estiment que la mega-prison nuira irrémédiablement au caractère semi-rural de Haren, déjà enclavé par de nombreuses infrastructures (OTAN, ligne SNCB, Ring, aéroport…), sans compter celles qui sont prévues (e.a. Uplace).

Enfin, le projet entrainera la destruction irrémédiable de 18 hectares de terre potentiellement arable. Certaines associations proposent la création d’une ferme ouverte, sur le site du Keelbeek touché par le projet.

La plate-forme sollicite une rencontre auprès des principaux décideurs dans ce dossier: le Premier ministre Charles Michel, le ministre de la Justice Koen Geens, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon, le ministre-président bruxellois Rudi Vervoort, ainsi que les ministres régionaux Pascal Smet et Céline Fremault.

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