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« Marre du terrorisme ? Fermons les frontières ! » : Pegida Vlaanderen organise une veillée à Anvers

Entre 250 et 300 sympathisants du mouvement anti-islam Pegida Vlaanderen se sont rassemblés à Anvers. Ils veulent l’interdiction du coran, la fermeture des frontières et la politique de  » pushback  » contre les immigrés.

« Il s’agit d’une veillée, nous vous prions de garder votre calme et de ne pas scander de slogans », demandent les organisateurs de Pegida Vlaanderen au début du rassemblement à 20 heures. Les 250 à 300 personnes présentes (500 selon les organisateurs) suivent le mot d’ordre sur la place Hendrick Conscience à Anvers. S’ils ne respectent pas cette consigne, la police risque d’arrêter le rassemblement. Lundi après-midi, le bourgmestre de la ville, Bart De Wever, a finalement accepté la tenue de cette veillée à la suite d’un avis positif de l’Organe de coordination d’analyse de la menace (OCAM).

Sur cette place, où il règne en journée une ambiance bon enfant, on voit quelques bannières sur lesquelles il est notamment inscrit : « Marre du terrorisme ? Fermons les frontières ! », « Nous sommes le peuple », « Wir schaffen das nicht » (« Nous n’y arrivons pas »). Certains de ses slogans sont également scandés à Dresde (Allemagne) où le mouvement Pegida a été créé et où il tient chaque lundi un rassemblement. Des ténors du Vlaams Belang sont présents : Tom Van Grieken et Filip De Winter.

La N-VA et la presse dans le collimateur

Les organisateurs appellent à observer une minute de silence en commémoration aux victimes des attentats à Paris. Ensuite, place aux orateurs. Parmi eux, une femme prend pour la première fois la parole devant un parterre principalement composé d’hommes : « La plupart des réfugiés sont des jeunes riches qui auraient joué un plus grand rôle en restant dans leur pays et en luttant contre IS au lieu de délaisser leur femme et enfants. »

De nombreux membres du Vlaams Belang (VB) font partie de Pegida Vlaanderen si l’on en croit le nombre d’applaudissements quand le président du parti d’extrême-droite, Tom Van Grieken, prend la parole. Il regrette que les médias aient mis en place un cordon sanitaire envers le VB alors que ce parti « annonce depuis 20 ans ce qu’il se passe maintenant. »

Selon lui, le coran est la source du mal : « Oui, messieurs de la presse, je sais qu’ils existent beaucoup de musulmans modérés […], mais les musulmans modérés lisent le coran et les extrémistes l’appliquent. »

Van Grieken s’étonne également que le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA), ait déclaré qu’il n’y avait pas de raison de céder à la panique et que toutes les mesures nécessaires étaient prises : « Avant tous les chemins menaient à Rome, maintenant tous les chemins des terroristes musulmans mènent à Molenbeek. »

Pegida : raciste ?

Pegida Vlaanderen ne se revendique pas comme une organisation raciste. Sur certaines de ses affiches, on voit même un logo où un homme jette les symboles du nazisme et du communisme à la poubelle. Pourtant, les discours des intervenants sont assez agressifs : « on ne lance plus d’appels à la tolérance », « les musulmans ne reconnaissent et ne respectent pas nos valeurs. Les subventions aux mosquées vont à l’encontre du principe d’intégration ». Si cela ne tenait qu’à eux, ils mettraient en place trois mesures : l’interdiction pure et dure du coran, la fermeture des frontières et la politique de « pushback » des immigrés. Après avoir entonné le « Vlaams Leeuw », les participants se dispersent lentement et calmement, comme ils sont venus.

Aubry Touriel

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