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Les risques du changement d’heure

Ce dimanche 27 octobre, à 3h du matin, nous passons à l’heure d’hiver. Il faudra donc reculer les horloges d’une heure. Soixante petites minutes qui peuvent avoir de grosses conséquences.

Le changement d’heure a été instauré dans les années 70 dans le but de limiter la consommation d’éclairage artificiel et donc réaliser des économies d’énergie. En effet, en hiver nous bénéficions d’une heure de luminosité supplémentaire en début de journée. Les matinées sont donc plus ensoleillés bien que la nuit tombe plus vite.

En Belgique, depuis 1996, ce changement d’heure s’applique à 03h00 du matin car cela correspond à la période d’activité économique la plus faible. En Europe, ce changement d’heure est harmonisé, depuis 1998, pour l’ensemble des Etats membres afin de faciliter la communication et les transports. Néanmoins, tous les pays ne sont pas concernés par ce changement d’heure, la Russie, l’Iran et l’Egypte par exemple ont abandonné cette pratique, tout comme la Turquie qui y a renoncé l’année passée.

Le passage à l’heure d’hiver provoque chaque année plusieurs effets indésirables et tous sont liés à une réalité très simple : il fait noir une heure plus tôt.

Davantage d’accidents de la route

Le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver a pour conséquence une hausse du nombre d’accidents sur les routes, selon une étude menée par l’Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) rapportée par le journal De Morgen.

On dénombre chaque année durant le mois qui suit le passage de l’heure d’été à l’heure d’hiver davantage de blessés sur les routes, principalement entre 17h et 18h, peut-on lire dans un rapport de l’IBSR. L’Institut a analysé tous les accidents de la route survenus entre 2001 et 2010. Le rapport montre qu’il existe des périodes « à risque » sur les routes.

« Les moments les plus dangereux tombent toujours aux mêmes périodes de l’année, du mois, de la semaine, du jour, voire même aux mêmes heures », explique Sofie Van Damme de l’IBSR. « Le fait que davantage d’accidents vont se produire ce mois-ci est lié au passage à l’heure d’hiver. Dès lundi l’heure de pointe du soir se passera dans le noir, une situation pour laquelle tous les usagers de la route ont besoin d’un temps d’adaptation. C’est surtout le cas pour les piétons. »

Les accidents graves impliquant des piétons plus nombreux

Le nombre de piétons grièvement blessés et tués dans un accident de la route augmente aux heures de pointe du soir, peu après le passage à l’heure d’hiver, relève l’institut Vias.

Selon une analyse statistique de l’institut, d’octobre à novembre, le nombre d’accidents corporels impliquant des piétons augmente de 31% pendant l’heure de pointe du soir. Le nombre de blessés graves et de tués parmi les piétons croît même de 57%. Et cette hausse est encore plus perceptible en Wallonie (+67%) et à Bruxelles (+80%).

« Il est probable que les vitesses d’impact au moment des accidents soient plus élevées après le changement d’heure en raison des conditions de visibilité moindres. Certains conducteurs ne voient pas le piéton et freinent beaucoup trop tard ou ne freinent pas du tout. Le fait que des trajets effectués en temps normal à la lumière du jour lors de l’heure de pointe du soir doivent être parcourus dans l’obscurité totale après le changement d’heure joue indéniablement un rôle », constate Vias, qui appelle tant les piétons que les automobilistes à redoubler de prudence.

Davantage de cambriolages

Le passage à l’heure d’hiver lance également la saison des cambriolages. Comme la nuit tombe plus vite, les conditions sont plus propices pour les voleurs à la recherche de domiciles vides. C’est pourquoi l’hiver est la saison favorite des cambrioleurs, rappelle la police fédérale.

Depuis quelques années, les cambriolages sont en effet en hausse en Belgique. En 2011, 69.568 vols dans des habitations ont été constatés, pour 63.344 faits enregistrés en 2010. Les cambrioleurs ont été particulièrement actifs durant les mois de novembre et décembre 2011 avec respectivement 7.195 et 7.696 cambriolages dans des habitations.

Le citoyen peut prendre une série de mesures élémentaires de sécurité pour dissuader les voleurs : éviter de donner l’impression que personne n’est présent dans l’habitation, porter attention aux mouvements suspects dans la rue et toujours fermer portes et fenêtres en quittant son domicile.

Davantage de dépressions saisonnières

Le passage à l’heure d’hiver peut également provoquer un dérèglement de l’horloge biologique, selon une étude de l’université de Liège, ce qui favoriserait la dépression saisonnière.

Pour lutter contre ce blues, dont les symptômes peuvent être le manque d’énergie, le besoin de plus de sommeil, une perte d’intérêt…, il est conseillé de profiter au maximum des périodes d’ensoleillement. Et si cela ne suffit pas, des traitements de luminothérapie ou de photothérapie existent.

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