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Les navettes en train? Même gratuitement, les automobilistes n’en veulent pas

Seuls 9% des automobilistes estiment qu’ils opteraient pour les transports en commun s’ils devenaient gratuits, selon une étude réalisée par deux chercheurs de la VUB sur la mobilité à Bruxelles.

Pour lutter contre la pollution et les embouteillages, l’argument de la gratuité des transports en commun pour les navetteurs en direction de Bruxelles refait régulièrement surface. Pourtant, le sondage effectué par Astrid De Witte et Cathy Macharis, chercheurs à la VUB, affirme le contraire. Seulement neuf navetteurs automobilistes sur cent changeraient de moyen de locomotion s’ils ne payaient pas le train.

91% des usagers restent insensible à cet argument. Astrid De Witte, spécialiste des questions relatives à la gratuité des transports, confirme. « Le prix représente un critère, parmi d’autres. Les navetteurs relèvent différents obstacles comme les correspondances, le temps, le parcours, les horaires et les fréquences ». Bref, les navetteurs attendent une amélioration des services avant de lâcher leur voiture.

D’autres hypothèses influencent ces décisions. La mise à disposition d’une voiture de société réduit l’attrait pour les transports en commun. La distance domicile-travail influe également sur le comportement des sondés. L’usage de la voiture est prépondérant pour les trajets de moins de 30 kilomètres. Dans le même temps, les personnes dotées d’un haut niveau d’éducation utilisent plus la voiture.

L’application de la gratuité des transports ne peut donc à elle seule résoudre le problème de la pollution et du trafic dans Bruxelles. Elle soulève pourtant déjà un autre problème, le financement. Astrid De Witte propose un système de tiers payant. « Le prix des billets des navetteurs qui se rendent à leur travail en train serait payé par l’employeur et/ou les collectivités. Des accords existent déjà entre la Stib et le gouvernement flamand par exemple ».

Au rang des surprises de cette enquête, les utilisateurs de la voiture et du train évoquent les mêmes arguments pour justifier leur comportement : la vitesse, le prix et la facilité d’usage. En 2001, les résultats d’une recherche évaluaient que 63% des navetteurs se rendaient à Bruxelles en voiture contre 17% en train.

L’étude conclut que « seuls des changements drastiques peuvent amener un usager à modifier ses comportements de mobilité ». Le succès du plan Iris 2, qui prévoit une réduction du trafic automobile de 20% à l’horizon 2020 – par rapport à 1999 -, est loin d’être assuré. De nombreux critères entrent en compte dans le choix des usagers, et la gratuité n’est pas la panacée.

Guillaume Bur, avec belga.

Toute l’étude sur http://www.brusselsstudies.be

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