© BELGA/Nicolas Maeterlinck

Les militaires sont de plus en plus francophones

La proportion de francophones augmente dans toutes les catégories de l’armée, ressort-il des données fournies par le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA), en réponse à une question parlementaire du député Sébastian Pirlot (PS) et publiées jeudi dans La Libre Belgique et La Dernière Heure.

Au 1er mai 2016, il y avait 51% de militaires néerlandophones pour 49% de francophones, contre 53% néerlandophones et 47% francophones en janvier 2015. Les chiffres sont donc globalement plus favorables pour les francophones sauf en ce qui concerne les officiers généraux (61% de néerlandophones), les colonels (68%) et les lieutenants-colonels (65%).

Le sommet de l’armée est donc encore « trop » flamand, bien qu’on assiste à un rééquilibrage en faveur des francophones aussi notent les quotidiens.

Le chef de la Défense sortant se retrouve dans la « vision stratégique » du gouvernement

Le « patron » sortant de l’armée, le général Gerard Van Caelenberge, s’est déclaré satisfait de la « vision stratégique » adoptée la semaine dernière par le gouvernement et qui fixe les contours de la Défense à l’horizon 2030, dont il a revendiqué une forme de paternité, au cours d’une interview accordée à l’agence Belga, tout en prévenant que la fin de la législature serait difficile pour l’armée.

« Je suis content de la vision, qui traduit la position de la Belgique face aux menaces d’avenir » susceptibles d’influer sur sa sécurité, a affirmé le chef de la Défense (Chod), à quelques jours de son départ à la retraite. « Ce qui sort de ce plan me semble défendable dans un état-major, dans un salon politique ou à l’Otan », a-t-il ajouté.

Le général Van Caelenberge, 64 ans au mois de septembre, termine le 13 juillet son mandat de quatre ans à la tête des forces armées, dans l’attente de la désignation formelle de son successeur par le gouvernement – selon toute vraisemblance le lieutenant-général Marc Compernol, l’actuel « numéro deux » de l’armée.

« Nous avons commencé ces quatre années avec la fin du plan De Crem (dit de « finalisation de la transformation » de l’armée du ministre de la Défense Pieter De Crem, qui prévoyait lui aussi une nouvelle réduction des effectifs), a expliqué le Chod en dressant mardi le bilan de cette période.

Selon ce pilote de chasse de formation, l’état-major a ensuite préparé, sous sa houlette, la déclaration gouvernementale de l’actuelle coalition – très ambitieuse sur le papier, même si les moyens budgétaires n’ont pas suivi au départ. Il a fallu attendre la semaine dernière pour voir le Conseil des ministres approuver la « vision stratégique », qui prévoit pour la première fois une hausse à terme du budget de la Défense, après des décennies d’économies.

La période dans l’intervalle était « sous le signe des remèdes », avec l’objectif de répondre aux défis qui attendent la Défense: le sous-investissement (en termes de renouvellement du matériel) et la pyramide des âges, avec des militaires vieillissants, et le départ à la retraite prévu de la moitié d’entre eux – dont de nombreux spécialistes – au cours des dix prochaines années, a poursuivi le général Van Caelenberge.

Selon lui, ces deux défis trouvent une réponse dans la vision adoptée par le gouvernement Michel, grâce à des recrutements accrus (2.100 personnes en 2021, contre 900 seulement cette année), mais sans doute insuffisants, pour permettre un certain rajeunissement des cadres, et au recours à la sous-traitance pour toute une série de tâches non militaires. Pour les investissements, « on nous promet maintenant un budget de 9,2 milliards » d’euros, s’est félicité l’officier.

« Ces deux éléments permettent de répondre aux défis de l’avenir », a souligné le chef de la Défense, en insistant sur l’importance, en interne pour l’armée, de synchroniser les départs et les arrivées et la mise en place des nouveaux partenariats commerciaux avec le secteur civil dans des domaines comme la restauration et la maintenance des équipements, puis l’introduction des nouveaux matériels (avions de combat, frégates, navires de lutte contre les mines, véhicules blindés…).

Le Chod a toutefois prévenu que le principal défi serait la période « pré-investissements (jusqu’à la fin de cette législature, en 2019, ndlr) où le budget de la Défense continuera à décliner, même si la chute sera moindre que prévu lors de la formation de l’actuel gouvernement par l’octroi de 200 millions d’euros pour l’achat de matériel, en plus des 100 millions annuels de la provision interdépartementale.

Contenu partenaire