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Les magasins bientôt obligés de donner leurs aliments invendus ?

Des députés wallons PS ont déposé une proposition de décret visant à imposer aux grandes surfaces de céder à des associations caritatives leurs denrées alimentaires invendues mais utilisables, au risque sinon de perdre leur permis d’environnement, peut-on lire ce mercredi dans Le Soir et L’Avenir.

Chaque année, 660.000 tonnes de denrées alimentaires finissent à la poubelle en Belgique, alors qu’environ 200.000 personnes ne disposeraient pas dans notre pays d’une alimentation suffisante. L’essentiel de ce gaspillage se déroule dans les ménages mais l’horeca, la restauration collective et les grandes surfaces sont aussi concernées.

Dans les magasins, une partie des produits alimentaires passe au stade de déchets avant même l’expiration de la date de péremption et avant d’être impropres à la consommation.

Les députés wallons proposent de conditionner l’octroi du permis d’environnement à la redistribution des invendus alimentaires. Un supermarché qui ne proposerait pas systématiquement ses denrées consommables invendues à une ou plusieurs associations pourrait donc se voir refuser son permis d’environnement.

Les six députés (Malika Sonnet, Hugues Bayet, Olga Zrihen, Daniel Senesael, Isabelle Simonis et Marc Bolland) s’inspirent de l’exemple communal d’Herstal, où le bourgmestre Frédéric Daerden et le collège ont déjà conditionné le renouvellement d’un permis d’environnement d’un magasin Carrefour à la distribution des invendus alimentaires.

Un plan de sensibilisation pour les supermarchés

La fédération de la distribution Comeos et les ministres flamand, bruxellois et wallon de la Lutte contre la pauvreté présenteront dans quelques semaines une nouvelle initiative afin de stimuler le secteur de la distribution à prendre des mesures pour céder leurs surplus de marchandises, apprend-on mercredi auprès de Comeos.

Comeos se dit ouvert à des mesures réalisables mais souligne qu’il ne peut y avoir aucun compromis en termes de sécurité alimentaire et de traçabilité. « Une alimentation sûre n’est pas un privilège réservé à ceux qui peuvent se le payer. Nous n’allons jamais accepter qu’il existe deux circuits d’alimentation », indique Peter Vandenberghe, le porte-parole de Comeos. « Vous devez savoir à qui vous donnez quelque chose et en garder une traçabilité, dans le cas où un produit est rappelé. »

Les magasins ont de moins en moins de surplus, ajoute Comeos. « En dehors de l’aspect éthique, jeter représente une perte purement économique pour les commerçants », souligne Peter Vandenberghe. « L’art de gérer un commerce est d’évaluer précisément les attentes d’achat. Les commerçants qui se retrouvent avec un surplus, essaient donc de vendre d’abord leurs produits excédentaires par vente rapide. »

La fédération de la distribution fait encore remarquer que les consommateurs sont les plus grands gaspilleurs, et qu’une sensibilisation sur leurs comportements est donc également nécessaire.

Levif.be, avec Belga

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