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Les futurs profs recalés en culture générale

Les connaissances politiques, socio-économiques et historiques des professeurs flamands en formation sont d’un niveau lamentable. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’Ecole Supérieure Catholique du Limbourg.

Deux professeurs de l’Ecole Supérieure Catholique du Limbourg, Jan Swerts et Kurt Monten, ont testé près de mille étudiants flamands actuellement en formation de professeur sur leurs connaissances en politique, histoire, géographie et économie. Swets et Monten ont, en effet, constaté que leurs étudiants ont beaucoup de difficulté à suivre et comprendre l’actualité, sans parler de se former une opinion critique et nuancée.

Il s’avère qu’à peine 15 pour cent savent que Herman Van Rompuy préside le Conseil européen. Plus de 60 pour cent sont incapables de reconnaître les pays de la zone euro sur une carte. 30 pour cent ignorent que Kris Peeters (CD&V) exerce la fonction de ministre-président flamand.

Plus de la moitié ne soupçonne pas que Wouter Beke est membre du CD&V et que Vincent Van Quickenborne fait partie de l’Open VLD. Quatre étudiants sur dix ne savent pas distinguer les principaux courants idéologiques. Un quart pense même que le PS gouverne la Flandre.

30 pour cent des étudiants n’arrivent pas à reconnaître les quatre communautés de notre pays sur une carte. Un groupe encore plus grand ignore où se trouve le Hainaut. Indiquer les océans ou la Chine, le Congo et l’Afghanistan (alors que ces pays dominent l’actualité) sur une carte était également très difficile.

Reconnaître les figures internationales et historiques – de Mao Tse Tung et Joseph Staline en passant par Nelson Mandela et François Hollande – est mission impossible pour beaucoup d’étudiants. En outre, beaucoup d’étudiants ignorent la date d’événements historiques aussi importants que la Deuxième Guerre mondiale, la découverte de l’Amérique ou la chute du mur de Berlin.

Sur le plan économique, plus de la moitié trébuche sur la définition de l’index et 30 pour cent ne savent pas ce qu’est une action.
Swerts et Monten ont également interrogé les étudiants sur l’obligation de vote (un tiers n’irait plus voter sans cette obligation) et leur utilisation des médias. Près de six étudiants sur dix lisent le journal quotidiennement ou plusieurs fois par semaine. Le reste ne prend que rarement ou jamais le temps de s’informer sur l’actualité ou de regarder les nouvelles à la télévision.

Cette utilisation des médias a une influence bénéfique. Les « fanas » d’actualité répondent significativement mieux aux questions. Les autres obtiennent de très mauvais points. Les étudiants d’enseignement général ont des connaissances nettement supérieures que leurs collègues ayant terminé leurs études secondaires en orientation technique, artistique ou professionnelle.

Swerts et Monten expliquent que « la racine du problème » doit se chercher dans l’enseignement secondaire. Mais il ne s’agit pas de connaissances encyclopédiques. « L’enseignement ne doit pas remplir la tête des étudiants de détails qui leur permettent de participer à un quiz. L’enseignement doit leur offrir des notions pour leur apprendre comment fonctionne le monde et comment se former une opinion fondée », expliquent les professeurs. Ils aimeraient continuer l’étude afin d’améliorer l’approche de la culture générale dans la formation de professeurs.

Patrick Martens

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