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Les arnaques sur internet sont de plus en plus fréquentes

Sites de rencontres, réseaux sociaux, jeux en ligne et partage de vidéos sont devenus le quotidien du grand public internet. Mais surfer n’est pas sans risque. En Belgique des milliers d’utilisateurs se font arnaquer chaque année. Laurent Bounameau de l’Unité fédérale contre le crime sur internet nous informe sur les pratiques de fraudes les plus courantes en Belgique.

Les Ransomware : une fausse identité pour soutirer de l’argent

Se faire passer pour un autre service et soutirer de l’argent aux internautes, voilà un procédé qui marche bien en Belgique depuis le mois de mars. Un virus attaque les pc belges : les hackers se font passer pour la « Federal Computer Unit Crime » et utilisent le logo de la police fédérale. L’ordinateur de l’utilisateur est bloqué pour une soi-disant violation de la loi et une amende doit être payée dans les 48 h sous peine de poursuites judiciaires. C’est un exemple de Ransomware qui fait beaucoup de victimes, car beaucoup paient dans l’espoir que leur ordinateur fonctionne à nouveau. Ce virus sévit toujours, il se transmet par les jeux en lignes et les sites de téléchargement. Une page web a été mise en place pour les personnes victimes de cette attaque.

Le phishing : un contact direct par téléphone et un accès à votre compte en banque

« Les gens se font avoir par des personnes qui se font passer pour des experts bancaires par exemple ». Via un e-mail, les criminels demandent à la victime de communiquer des informations personnelles pour sécuriser leurs données (mot de passe Hotmail par exemple) . Ils ont ensuite accès à quelques informations qui leur permettent de trouver le nom de la banque et d’autres renseignements sur le client. La prise de contact par téléphone s’avère alors plus facile par la suite et met facilement en confiance la victime. « Bien souvent ils se font passer pour un membre de la banque et demande des informations sur les comptes des clients, car il a soi-disant été victime d’une intrusion frauduleuse ».

Le Vishing : quand le chantage prend une tournure de cauchemar

« Attention je vais diffuser cette vidéo compromettante si tu ne paies pas ». Ce genre de menace parcourt les réseaux internet et fait trembler les internautes. Le mois dernier, le suicide de Gauthier, 18 ans, victime de cette arnaque a choqué les esprits. Le jeune homme qui chatait sur un site de rencontre s’est dévêtu devant sa webcam, pensant avoir noué une relation avec une jeune fille. « 200 euros ou je diffuse ta vidéo sur YouTube », un chantage que le jeune homme n’a pas supporté. Il a mis fin à ses jours. L’histoire a fait grand bruit, mais beaucoup se font encore avoir avec cette méthode. « Malheureusement, la plupart des victimes paient pour ne pas être la risée de leur entourage. Le chantage ne finit jamais et les conséquences psychologiques de ce type d’arnaques sont dramatiques : la réputation d’une personne peut être ruinée. Certains plongent dans la dépression et ne sortent pas de ce harcèlement moral infernal ».

Entreprises : méfiez-vous du hacktivisme !

Les grandes sociétés sont aussi touchées par la cybercriminalité. Le groupe Anonymous reflète l’exemple même de ce type de piraterie à grande échelle. Nombreux sont les sites internet qui ont subi les attaques répétitives du collectif Anonymous. « Les hackers n’hésitent pas à s’introduire dans le réseau de l’entreprise à des fins industrielles ou financières ». Les conséquences peuvent être diverses pour la société attaquée. «  Dans le cas de l’espionnage industriel, les hackers ont accès à des données confidentielles dévoilant les projets d’une société par exemple. Les idées sont volées et la société ne peut rien faire contre cela ». Mais au-delà du bénéfice de l’entreprise, c’est le volet sécurité qui est en jeu. « L’intrusion dans le réseau donne un accès à des informations qui peuvent mettre en danger la sécurité des clients et de la société ». Lorsqu’une demande de rançon est proposée, les patrons préfèrent payer pour ne pas entacher l’image de la société et garder la confiance des clients.

La lutte contre cybercriminalité n’est pas réellement efficace

« Il est difficile de tracer les fraudeurs, car les bandes organisées opèrent au niveau international et la collaboration entre les services de justice et de police de chaque pays a du mal à se faire. L’évolution de la cybercriminalité évolue beaucoup plus vite que l’évolution d’un code d’instruction judiciaire commun entre les pays », explique Laurent Bounameau. En Europe, Interpol et Europol contribuent déjà à améliorer la collaboration entre les services de police pour traquer les hackers. Les services européens consultent les dossiers puis redistribuent les missions dans chaque pays pour arrêter les truands. « Mais c’est plus difficile lorsque les criminels agissent à partir de réseaux hors juridiction européenne. Les hackers sont partout et les réseaux sont implantés dans plusieurs pays de manière à éviter tout repérage ».

Violaine Krebs (stg)

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