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Les ambitions de l’Union wallonne des Entreprises

L’Union wallonne des Entreprises se réjouit de la convergence de tous : il faut faire vite pour permettre à la Wallonie de se redresser. Ce n’est pas neuf.

« Il faut bouger ? Alors, bougeons ! », s’est exclamé Jean-Pierre Delwart, patron d’Eurogentec, mais surtout président de l’Union wallonne des Entreprises (UWE), à l’occasion de la traditionnelle réception de début d’année de la fédération patronale. « Nous vivons un moment unique de convergences, a-t-il poursuivi, puisque les partenaires syndicaux, politiques et académiques donnent le même discours, qui est : nous avons 10 ans pour réussir. » Et de détailler.

-C’est la profession de foi d’André Antoine (CDH), vice-président du gouvernement wallon, qui a déclaré qu’il fallait profiter de ce moment pour réfléchir à la gouvernance wallonne, et qui a précisé les cinq chantiers du logement, de la recherche, de l’économie, des intercommunales, et des synergies entre la Région et la Communauté française.

-C’est le message de Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, qui affirme que la Wallonie n’a pas 10 ans pour redresser son économie (mais « le travail, oui, la grève, non », ne peut s’empêcher de dire le patron des patrons).

-C’est l’incantation de Willy Borsus (MR), chef de groupe de l’opposition au Parlement wallon, quand il affirme la priorité de l’économie et dénonce certains excès de la mal-gouvernance.

-C’est le programme de Jean-Claude Marcourt (PS), ministre wallon de l’Économie, quand il déclare que « nous devons passer à la vitesse supérieure » et qu’il prêche pour « un projet wallon avec les interlocuteurs sociaux ».

-Il ne manque qu’une référence à Ecolo pour compléter le trèfle à quatre feuilles des espoirs wallons.
Ambition 2020

L’UWE n’est pas restée au balcon pendant les interminables mois de négociations institutionnelles. Elle a en effet élaboré un « Plan Ambition 2020 », qui a pour… ambition d’aider les PME à se développer et à exporter davantage, d’exiger une efficacité maximale des services publics, et de mettre en oeuvre les formations qui correspondent réellement aux besoins. Un document qui ne manie pas la langue de bois. L’UWE y dénonce en effet une culture syndicale qui ne respecte pas les accords de paix sociale et privilégie les rapports de force et de conflit, et pointe sans surprise la pléthore des outils économiques ainsi que la complexité des procédures administratives.

« Nous sommes (enfin) arrivés à l’heure des changements institutionnels, note Jean-Pierre Delwart, et les futurs transferts de compétence du Fédéral aux régions vont influencer le monde des affaires, et notre vie de tous les jours. » Avec une précision toute de circonstance : « L’avenir de la Région wallonne passe par Bruxelles et son hinterland, qui représente 29% du PIB de la Belgique. »

« Les collègues bruxellois sont les bienvenus dans la discussion, précise Vincent Reuter, l’administrateur de l’UWE : notre plan n’est pas à prendre ou à laisser, ce sont nos idées que nous apportons à la table de la concertation, nous voulons être un aiguillon, efficaces dans la discussion avec pour but d’arriver le plus vite possible à des résultats. Sachant que la date butoir est celle de la réforme de l’État et de la loi spéciale de financement. »

Concernant le budget 2012, il est plutôt amer : « On sait qu’il fallait trouver de l’argent, mais on ne voit pas dans ce projet le moindre soupçon d’encouragement à créer ou développer des entreprises. Nous sommes inquiets… »

MICHEL DELWICHE

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