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Les 18 pensionnés de la SNCB devront reprendre le boulot

Le Vif

Un sous-chef de gare à Namur, Jean-Claude Chariot, âgé de 56 ans, a reçu un recommandé, quelques semaines après avoir presté son dernier jour de travail le 1er janvier 2013, lui annonçant que la date de sa pension était en réalité repoussée de plus de 3 ans, annonçait dernièrement La Meuse Namur. Cette situation est due à un changement législatif et concerne au total 18 travailleurs de la SNCB, explique-t-on jeudi à la SNCB-Holding.

La loi du 13 décembre 2012 a apporté certains changements touchant le personnel de la SNCB ayant une carrière mixte, c’est-à-dire ayant cumulé une fonction au sein du personnel roulant (conducteur ou accompagnateur de train) à une fonction au sein du personnel sédentaire de l’entreprise ferroviaire.

Concrètement, afin de bénéficier de certaines conditions d’âge et de carrière propres au personnel roulant, le travailleur doit désormais être membre du personnel roulant au moment de sa mise à la retraite, ce qui n’était pas le cas de M. Chariot, dont la date à laquelle il pouvait solliciter sa mise à la retraite est ainsi passée du 1er mai 2013 au… 1er octobre 2016. Le sous-chef de gare, 35 ans à la SNCB, avait aménagé sa fin de carrière en conséquence, en prenant ses congés. Dès lors, s’il reprend le travail le 1er mai prochain, ce sera « sans aucun jour compensatoire, sans aucun jour de congé », souligne M. Chariot dans les colonnes de La Meuse Namur. Le sous-chef de gare explique encore s’être renseigné un an à l’avance et affirme posséder un document officiel indiquant la date de sa mise à la retraite au 1er mai 2013.

« Au total, 36 personnes qui ont une carrière mixte à la SNCB ont pris leur pension en 2012 », explique Louis Maraite, porte-parole de la SNCB-Holding. « Parmi ces 36 personnes, 18 ont une carrière mixte pour raison médicale. Pour elles, il n’y a pas de changements. »

Toutefois, pour 18 autres, soit 11 hommes et sept femmes, qui ont fait la demande de passer d’une fonction roulante à une fonction sédentaire, le régime de la nouvelle loi s’applique. Ces cheminots risquent dès lors de ne pas pouvoir partir à la retraite aussi rapidement que prévu.

La SNCB va toutefois intervenir auprès de son ministre de tutelle pour que celui-ci plaide auprès de son collègue en charge des Pensions, Alexander De Croo, pour la mise en place d’une période transitoire en faveur de ces 18 travailleurs. « Ces personnes peuvent légitimement argumenter qu’il y a eu une modification des règles du jeu en cours de partie. Quand elles ont demandé leur changement de statut (de « roulant à sédentaire », ndlr), elles ne pensaient pas que cela entraînerait leurs droits à la pension. Si elles avaient eu connaissance de ces changements, elles n’auraient peut-être pas demandé à changer de statut », souligne-t-on à la SNCB-Holding.

Au cabinet de M. De Croo, on a néanmoins laissé entendre jeudi que le ministre libéral des Pensions n’envisage pas de faire une exception pour les 18 cheminots.

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