Willy Demeyer et Laurette Onkelinx © Belga

Le PS cloué au pilori à la Chambre

Les mines des députés socialistes étaient sombres jeudi à la Chambre devant l’assaut des autres groupes contre les pratiques des administrateurs du Samusocial. Le gouvernement fédéral a annoncé de son côté une enquête de l’Inspection des Finances sur l’ensemble des moyens fédéraux accordés à cette structure dépendant de la Ville de Bruxelles.

Huit députés se sont succédé pour exprimer leur écoeurement devant les révélations des derniers jours. L’indignation était aussi de mise dans le chef du premier ministre, Charles Michel, et de la secrétaire d’Etat à la Lutte contre la pauvreté, Zuhal Demir.

« Je suis triste pour la démocratie et le respect des institutions. Je constate que les choix de certains sont un drame pour la crédibilité des institutions démocratiques », a lancé M. Michel.

Suivant les années, le Samusocial a reçu entre un et 1,4 million d’euros pour l’accueil des sans-abri pendant l’hiver. La secrétaire d’Etat a déjà libéré 750.000 euros pour l’an passé. Elle a annoncé que le reste des moyens sera débloqué après une analyse ligne par ligne des justificatifs de l’asbl. Le gouvernement veut vérifier que les moyens ont bien été consacrés à cette mission et non à d’autres dépenses. Il n’abandonnera pas l’accueil hivernal à Bruxelles, a-t-elle assuré, en précisant toutefois que toutes les « options étaient ouvertes ».

« Indignation », « écoeurant », « choquant »… Tels sont les mots qui ont résonné dans l’hémicycle.

« Le PS de la Ville de Bruxelles a capté les moyens de l’aide aux plus démunis pour arrondir les fins de mois certains », a accusé Benoît Hellings (Ecolo). Et d’ajouter: « Le PS de la Ville de Bruxelles a déroulé le tapis rouge à la N-VA et son discours d’exclusion ».

La N-VA ne s’est pas privée d’attaquer le PS dont elle a fait son repoussoir. « La prochaine fois que vous pointerez vers nous un doigt accusateur, vous me permettrez de rire », a lancé Valérie Van Peel.

En octobre 2005, alors que les affaires carolorégiennes défrayaient la chronique, le président du PS, Elio Di Rupo, clamait qu’il en avait marre des parvenus. « Douze ans plus tard, je constate qu’on a continué à Bruxelles », a souligné Vincent Van Quickenborne (Open Vld). Raoul Hedebouw (PTB) a dénoncé le comportement de mandataires qui se veulent « l’élite de la gauche ». « Ce n’est pas la gauche », a-t-il clamé.

Plusieurs députés ont rappelé l’importance des missions remplies à Bruxelles en faveur des plus démunis, que ce soit par les travailleurs ou les bénévoles du Samusocial. « Ne mettons pas tout le monde dans le même panier », a exhorté Catherine Fonck, rejointe par Gauthier Calomne (MR).

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