Le procès Zerkani en mai 2015 © Belga

Le procès Zerkani reporté sine die pour raisons de sécurité

Le Vif

Le procès d’une importante filière de recrutement de combattants pour la Syrie, a été à nouveau reporté, sine die, le juge de la cour d’appel étant furieux que ses « directives en matière de sécurité » ne soient pas respectées.

« Les directives de ma part ne sont pas respectées en matière de sécurité. La cause Zerkani (du nom du principal prévenu, NDLR) est reportée sine die », a lancé en début d’audience le président de la cour d’appel, Pierre Saint-Rémy. Le juge n’a pas précisé les raisons de son courroux, mais quelques minutes plus tôt, il était sorti de la salle d’audience, visiblement très énervé, pour interpeller les photographes et caméramen de presse qui avaient pris des images de la cour depuis le couloir.

« J’avais dit +pas d’images+! Je regrette que la police n’applique pas mes consignes », a-t-il lancé, menaçant de « poursuites judiciaires » les journalistes qui filmeraient la salle. Jeudi, M. Saint-Rémy avait déjà reporté le début du procès, invoquant déjà des « raisons de sécurité ». Selon le journal La Libre Belgique, une réunion s’était dans la foulée tenue au centre de crise du gouvernement, qui avait débouché sur un renforcement des mesures de protection de certains magistrats. Celles-ci se sont relâchées ces dernières années, selon le quotidien, alors que la Belgique est pourtant en état d’alerte terroriste de niveau 3 (sur une échelle de 4) depuis les attentats de Paris du 13 novembre.

En première instance, le tribunal correctionnel de Bruxelles avait condamné, le 29 juillet 2015, 30 personnes sur les 32 prévenus, pour avoir mis sur pied une importante filière de recrutement en Belgique de combattants pour la Syrie entre 2012 et 2014.

Parmi les condamnés pour « appartenance à un groupe terroriste » figuraient de futurs auteurs des attentats de Paris, comme Chakib Akrouh (5 ans ferme), dont on sait aujourd’hui qu’il a été l’un des membres des commandos jihadistes du 13 novembre et qu’il s’est fait exploser lors de l’assaut policier de Saint-Denis (nord de Paris) cinq jours après. Ainsi que Abdelhamid Abaaoud, décédé lui aussi au cours du même raid à Saint-Denis, qui avait écopé de 20 ans de prison. Quatre des condamnés avaient fait appel, dont Khalid Zerkani, un homme âgé de 42 ans qui avait écopé de 12 ans de prison et considéré par le parquet fédéral comme le « gourou » qui a endoctriné et envoyé en Syrie des jeunes, notamment de la commune bruxelloise populaire de Molenbeek.

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