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Le niveau d’alerte terroriste passe à 3, cela signifie quoi concrètement ?

Le Vif

Suite aux attaques de vendredi perpétrées à Paris, l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam) a décidé de faire passer le niveau d’alerte terroriste de 2 à 3 sur une échelle de 4. Concrètement, que signifie cette hausse du niveau d’alerte ?

Une vigilance accrue des services de police avait déjà été demandée pour les grands événements dans la nuit de vendredi à samedi à la suite des attentats perpétrés plus tôt dans la soirée à Paris. L’Ocam a décidé ce lundi soir de relever le niveau de la menace de 2 à 3 sur l’ensemble du territoire.

Première mesure concrète prise dans la foulée de ce relèvement du niveau d’alerte: l’annulation du match amical entre la Belgique et l’Espagne ce mardi soir au stade Roi Baudouin. « Dans ce contexte, le Centre de crise recommande l’annulation du match de football prévu ce mardi soir entre la Belgique et l’Espagne « , annonce l’Ocam. Près de 50.000 personnes avaient prévu de venir supporter les Diables Rouges.

« Situation grave »

Le niveau de menace 3 signifie que la situation est jugée « grave » car « il apparaît que la menace à l’égard de la personne, du groupement ou de l’événement qui fait l’objet de l’analyse est « possible et vraisemblable. »

Concrètement, alors que les mesures des deux premiers niveaux restent assez discrètes, l’Ocam explique que les mesures seront « très visibles et perceptibles dans la rue » en ce qui concerne le niveau 3. Du renforcement des patrouilles de police et des commissariats à la surveillance accrue de certains bâtiments, la Belgique reste sur ses gardes. « Une présence policière visible et renforcée a été demandée pour tous les grands événements avec une sensibilisation accrue de chacun. Une vigilance est également demandée à tous les citoyens« , stipule le Centre de crise.

Jusqu’à 520 militaires déployés dans les rues

Sur le terrain, jusqu’à 300 militaires en plus des 220 déjà mobilisés seront déployés dans les rues en Belgique principalement dans les grandes villes, a annoncé dans la foulée le Premier ministre Charles Michel.

« Ce mardi, jusqu’à 300 militaires supplémentaires, en plus des 220 actuels, seront déployés. Au total, jusqu’à 520 pourront être déployés. Dans les prochains jours, la police et le Centre de crise évalueront de manière constante la situation et la capacité nécessaire. Les lieux exacts dans lesquels les militaires apporteront leur soutien seront déterminés par la police« .

Ce vraisemblablement le cas notamment sur les marchés de Noël, à Bruxelles ou dans d’autres villes du pays, à Liège ou Namur. Les Plaisirs d’Hiver qui doivent débuter le 27 novembre et qui drainent chaque année 1,5 million de visiteurs dans le centre-ville de Bruxelles, pourraient ainsi également faire l’objet de mesures de sécurité spécifiques. Pour la clôture de Mons 2015 début décembre, la vigilance sera aussi renforcée.

L’engagement de militaires doit permettre à la police de se concentrer de manière optimale sur ses missions policières, dans le contexte d’un niveau général de menace relevé à 3, justifie le chef du gouvernement.

4 niveaux de menace

L’échelle de la menace établie par l’Ocam, se compose de quatre niveaux. Pour évaluer un niveau, cet organe composé d’experts placé sous l’autorité des ministres de la Justice et de l’Intérieur, est en collaboration permanente avec la Sûreté de l’Etat, le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS), les polices locales et fédérales, les douanes et l’Office des étrangers. Ils se basent sur les informations transmises par ces instances pour faire leur propre analyse de la situation.

Le niveau 1 équivaut à un risque faible d’attaque terroriste envers la personne, le groupement ou l’événement qui fait l’objet de l’analyse.

Une menace de niveau 2 représente une menace « peu vraisemblable ».

En cas de niveau 3, une menace est « possible et vraisemblable ».

Et le niveau 4 représente une menace « sérieuse et imminente ».

Depuis le début de l’année, le niveau d’alerte a fluctué en Belgique. Après les attaques contre Charlie Hebdo début janvier, il avait été maintenu à 2 mais relevé d’un cran pour certains lieux stratégiques, notamment ceux liés à la communauté juive. Ces derniers faisaient déjà l’objet d’une vigilance renforcée suite à la fusillade au Musée Juif à Bruxelles.

Quelques jours plus tard, après le démantèlement d’une cellule terroriste à Verviers, le 15 janvier, l’Ocam a relevé le niveau à 3 et ce, pour l’ensemble du territoire. Le gouvernement fédéral décidait alors de déployer 300 militaires dans les rues pour surveiller certains sites stratégiques, en renfort de la police.

Ce niveau 3 a été maintenu jusque début mars avant de redescendre à 2. Les modalités qui prévalent aujourd’hui sont donc les mêmes que celles prévues en mars 2015, à savoir l’engagement – temporaire et en appui à la police – de militaires à des fins de surveillance statique de lieux, de bâtiments (comme ceux de la communauté juive à Bruxelles et Anvers) ou de périmètres sensibles comme les institutions européennes, des ambassades, le palais de Justice de Bruxelles et certains ministères, dont celui des Affaires étrangères.

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