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Le ministre flamand du Budget ne démissionnera pas

Le gouvernement flamand maintient sa confiance envers le ministre du Budget, Philippe Muyters (N-VA), mis en cause à la suite de la diffusion d’un courriel de l’un de ses collaborateurs, a affirmé le ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V) à l’issue du conseil des ministres.

« L’incident n’est en aucune manière une raison pour le gouvernement flamand de retirer sa confiance en Philippe Muyters », a déclaré Kris Peeters (CD&V). Selon le ministre-président, la confiance envers le ministre n’a pas été mise en cause par cet incident, qu’il a déclaré « clos ». Philippe Muyters devra toutefois fournir des explications au parlement.

La polémique a commencé jeudi soir, à la suite l’annonce de l’envoi d’un e-mail envoyé début janvier 2010 par un conseiller du cabinet du ministre au groupe N-VA du parlement flamand indiquant qu’il aurait menti sur le budget 2009 en avançant des chiffres erronés.

La diffusion de l’e-mail a plongé le cabinet du ministre dans l’embarras qui a reconnu, lors d’une conférence de presse jeudi soir, qu’un de ses collaborateurs avait commis une erreur d’interprétation, mais a formellement nié avoir menti au parlement.

Bart De Wever a reconnu que le langage utilisé dans ce courriel était « inacceptable » mais n’y voit pas une raison de remettre son mandat ministériel. « Si tout qui envoie aujourd’hui un mail malheureux doit démissionner, il n’y aura plus grand monde qui aura du travail. J’ai moi aussi déjà envoyé des mails malheureux et je mets l’opposition au défi de dire que ça ne s’est jamais produit chez elle ». Le président de la N-VA couvre son ministre. « La politique est une guerre et nous ne sommes pas des mauviettes, mais ce qui est fait aujourd’hui contre Philippe dépasse les limites de la bonne guerre », a-t-il regretté.

Un trou de plus de 200 millions

Le mail en question portait sur le budget 2009 et avait été envoyé début 2010, alors que Philippe Muyters venait tout juste d’expliquer devant la Commission des Finances du parlement flamand pourquoi le trou budgétaire était supérieur à hauteur de plus de 200 millions d’euros aux prévisions (1,2 milliard d’euros au lieu de 1 milliard d’euros).

Philippe Muyters avait alors déclaré en Commission qu’après concertation avec le comité de monitoring en décembre, aucune indication ne permettait de dire que l’objectif budgétaire ne serait pas atteint.

L’opposition avait alors réclamé le rapport de monitoring, mais, dans le mail en question, le collaborateur du ministre Philippe Muyters expliquait que le rapport ne pouvait absolument pas être transmis à l’opposition, car ce rapport démontrerait que le ministre aurait « menti » en Commission : plusieurs indications montraient clairement que l’objectif budgétaire ne pourrait pas être atteint.

Pas de majorité pour exiger une démission

Dans la majorité parlementaire, le CD&V et le sp.a ne se sont jusqu’ici pas exprimés sur le contenu du mail et ses répercussions.

Sur les ondes de la VRT-radio, le chef du groupe chrétien-démocrate, Ludwig Caluwé, a dit s’accorder un délai de réflexion. Il a souligné que le ministre devrait s’expliquer en commission du parlement flamand. Mais à ses yeux, l’essentiel doit être dans le contenu de la politique menée par le gouvernement flamand et le budget 2011 a été présenté en équilibre.

L’opposition dénonce l' »incompétence » du ministre

Dans l’opposition, Groen! a dénoncé l' »incompétence » de Philippe Muyters dont cet e-mail attesterait. « C’est une nouvelle preuve de l’incompétence de M. Muyters. Cela démontre que notre motion de méfiance est légitime. Dans la langue de Bart De Wever, je conclurais par ‘quod erat demonstrandum’ (ce qui devait être démontré l’a été) », a souligné le chef de groupe Filip Watteuw.
Le Vlaams Belang a également déposé une motion de méfiance à l’égard de Philippe Muyters.

La LDD a, quant à elle, dénoncé ce qu’elle qualifie d’incompétence du ministre flamand du Budget et des Finances.

Le président de l’Open Vld, Alexander De Croo, a dit vouloir laisser le bénéfice du doute au ministre N-VA jusqu’à ce que celui-ci s’explique au parlement.

Un autre fait a été relevé jeudi soir. Dans l’échange de courriels à l’origine de la polémique, le nom de Bas Luyten apparaît. L’homme est un ancien collaborateur de la N-VA et l’ex-président des jeunes nationalistes flamands, devenu persona non grata dans le parti après une affaire de drogue impliquant l’ex-sénatrice Kim Geybels en Thaïlande. Il aurait donc pu jouer un rôle dans la divulgation de l’e-mail controversé.

Le Vif.be, avec Belga

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