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Le cours de philosophie et citoyenneté : la formation qui dérange les enseignants

Stagiaire Le Vif

Le nouveau cours de philosophie fait beaucoup parler de lui avant même son arrivée dans les écoles. Les anciens professeurs de morale s’insurgent face à la formation qu’on leur impose pour pouvoir dispenser ce cours.

Le 8 mai dernier, lors d’une conférence de presse, la ministre de l’Education présentait le programme du nouveau cours de philosophie et citoyenneté qui allait être enseigné dans l’enseignement secondaire. Ce cours sera donné dès la rentrée prochaine dans les établissements de l’enseignement officiel (enseignement communal, provincial ou de la Fédération), ainsi que dans les écoles du libre non-confessionnelles qui offrent un choix entre différents cours philosophiques. Mais s’il est dispensé depuis la rentrée passée en primaire, il semble que certains points suscitent encore le débat.

Début de semaine, c’est la Fédération des associations de parents de l’officiel (Fapeo) et le Centre d’action laïque (CAL) qui dénonçaient le formulaire qui sera adressé prochainement aux parents pour choisir une ou deux heures de cours de philosophie et de citoyenneté (CPC) à la rentrée prochaine. Les deux associations estiment que ce formulaire ne met pas suffisamment en avant la possibilité pour les enfants de demander à jouir de deux heures du nouveau cours, plutôt qu’une seule: « L’administration aurait-elle fait le choix de pénaliser son propre cours au bénéfice des cours dispensés par les organismes religieux? « , s’interrogent-elles.

Aujourd’hui c’est au sein du corps professoral que ce nouveau cours crée le débat.Pour le dispenser, les professeurs de morale devront suivre une formation de 180 heures. Ils devront suivre cette formation durant leur temps libre, en plus de leurs heures de travail. Une manifestation des enseignants est déjà prévue le 7 juin à ce sujet : « Si on fait ça pendant les heures de travail, une journée par mois, étalée sur deux ans, alors c’est parfait. Cela arrange tout le monde », confie Christophe Bodart, professeur de morale et président du collectif des profs de morale. Il explique aussi le sentiment « d’humiliation » pour les professeurs concernés: « On dit de faire cette formation-là avec un certificat à la clé et on va vous renvoyer sur les bancs de l’école à côté d’étudiants qui commencent leurs études. Il y a une partie un peu humiliante. On n’est pas du tout dans la reconnaissance du diplôme, du travail accompli et de l’expérience. On est dans l’humiliation et dans le déni de tout ce qu’on a pu faire jusqu’à présent ».

Marie-Martine Schyns, la ministre de l’Education assure de son côté que cette formation sera gratuite. Mais son cabinet, et celui du ministre de l’Enseignement supérieur se renvoient la balle.

Annoncé pour la rentrée prochaine, le cours de philosophie et citoyenneté provoque déjà beaucoup de réactions et de débats, que ce soit du côté des professeurs ou des parents.

Océane Cordier

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