© Belga

Le corps sans vie de Steve Stevaert retrouvé dans le canal Albert à Hasselt

Le parquet d’Hasselt a confirmé jeudi vers 19h30 devant de nombreux journalistes que le corps sans vie retrouvé dans le canal Albert était bien celui de Steve Stevaert. C’est ce qu’a indiqué le procureur du Roi du Limbourg, Guido Vermeiren.

Le procureur Vermeiren et le substitut Dominique Renotte ont confirmé l’information. « La zone de police Hazodi a appris vers 11h la disparition de Monsieur Stevaert. L’enquête a immédiatement commencé. Le vélo a été retrouvé à la mi-journée à proximité du canal, à hauteur d’un pont de chemin de fer, Gebrandestraat. Deux vestes de Steve Stevaert ont aussi été trouvées dans le canal. Des recherches ont été menées dans le canal dans des conditions difficiles -le vent était violent et les flots houleux- en collaboration avec la Cellule des Personnes Disparues. Grâce à l’intervention de plongeurs et avec l’aide d’un sonar, un corps a finalement été repéré vers 17h dans le canal. Il s’agit en effet de Steve Stevaert. Le parquet a mandaté un médecin légiste. Je tiens ici absolument à témoigner ma compassion à la compagne et aux proches de Steve Stevaert. Par respect pour la famille, je ne ferais pas plus de commentaires, étant donné le fait que les proches ont droit à la primeur de ces informations », a déclaré le procureur Vermeiren.

On craint que son décès ne soit en lien avec l’information rendue publique jeudi, selon laquelle Steve Stevaert a été renvoyé en correctionnelle pour faits de viol et attentat à la pudeur avec la circonstance aggravante d’abus de l’autorité ou des facilités que lui confèrent ses fonctions par la chambre du conseil le 24 mars dernier. Steve Stevaert n’avait pas exclu, durant l’enquête relative aux faits de moeurs qui lui sont reprochés, qu’il pourrait commettre un acte de désespoir si les détails de la procédure devaient être rendus publics dans les médias. Steve Stevaert niait les préventions retenues contre lui et n’a semble-t-il pas supporté la médiatisation de cette affaire. Steve Stevaert s’était dit abasourdi d’apprendre qu’il avait été renvoyé fin mars en correctionnelle pour faits de viol et d’attentat à la pudeur.

Lire aussi: Steve Stevaert : la sombre chute de l’ancien numéro un flamand

Les faits dont est soupçonné Steve Stevaert ont eu lieu en septembre 2010 à Bruxelles. En janvier 2013, la victime a introduit une plainte avec constitution de partie civile auprès du juge d’instruction de Bruxelles. Dans l’intérêt de toutes les parties une instruction a été menée en toute discrétion. La plaignante pense d’abord aux proches du défunt

La femme qui a porté plainte pour viol contre Steve Stevaert et son avocat ont réagi brièvement jeudi à l’annonce du décès du ministre d’Etat. « Nous regrettons bien entendu ce qui s’est passé aujourd’hui et pensons aux proches de monsieur Stevaert », a fait savoir Me Frederic Thiebaut. « Il va sans dire que ces faits sont très pénibles également pour ma cliente. » Me Thiebaut n’a pas souhaité faire de commentaires sur le fond du dossier.

Homme d’Etat aux qualités reconnues par ses pairs, Steve Stevaert avait déjà été épinglé dans une affaire de moeurs qui n’avait elle non plus connu d’aboutissement judiciaire. Une ex-relation de l’homme politique socialiste avait exigé de lui d’importantes sommes d’argent faute de quoi elle menaçait de révéler des vidéos compromettantes. Chacune des parties avait déposé plainte l’une contre l’autre. L’affaire judiciaire n’avait pas abouti. Cette fois, le décès de l’homme politique éteindra l’action publique. Le Parquet de Bruxelles a fait avoir que le tribunal correctionnel statuera en ce sens.

Steve Stevaert avait été bourgmestre de Hasselt, chef de file socialiste au gouvernement flamand, président du sp.a qu’il conduisit à un score monstre aux élections de 2003 qui virent le prolongement de la coalition laïque (sans les verts toutefois) au fédéral.

Son suicide rappelle immanquablement celui d’Alain Van der Biest il y a 13 ans. Comme lui, l’ancien ministre socialiste s’est donné la mort alors qu’il était au coeur d’une tempête médiatique, impliqué dans ce que d’aucuns ont appelé « les affaires ».

Contenu partenaire