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Le congé de maternité des indépendantes passera de huit à 12 semaines

Le ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME, Willy Borsus (MR), a présenté lundi un plan pour l’entrepreneuriat féminin. Le congé de maternité des indépendantes doit notamment passer de huit a 12 semaines. Les femmes indépendantes seront par ailleurs exemptées du paiement des cotisations sociales pendant le trimestre qui suit l’accouchement.

Le congé de maternité des indépendantes comprendra toujours trois semaines fixes et dorénavant neuf semaines facultatives. Celles-ci pourront être prises à temps plein ou à mi-temps. Ces dispositions visent à renforcer le statut social des indépendantes et notamment la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, a indiqué Willy Borsus en présence de la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale Maggie De Block (Open VLD).

Le plan ouvre la voie à un statut spécial de « soutien familial », un statut léger qui s’adressera aux étudiants, aux pensionnés et aux travailleurs qui souhaitent, de manière limitée, consacrer du temps à l’aide ménagère et à la garde d’enfants.

Un baromètre de l’entrepreneuriat féminin sera en outre mis sur pied afin de centraliser les informations chiffrées sur le sujet, a annoncé Willy Borsus. Ces données doivent permettre de calculer l’impact des politiques menées. Le baromètre sera centralisé par le SPF Économie.

Le plan présenté lundi comprend également des mesures pour sensibiliser le secteur bancaire et du financement participatif aux spécificités de l’entrepreneuriat féminin. Il souhaite par ailleurs encourager les femmes à faire appel aux professionnels du chiffre pour constituer leur dossier de financement.

Enfin, ce plan comprend un volet consacré à une meilleure formation et éducation des jeunes ainsi que des femmes qui veulent créer leur entreprise.

L’extension du congé de maternité ainsi que son caractère flexible seront soumis au Conseil des ministres fédéral vendredi, tout comme l’exemption du paiement des cotisations sociales. « C’est une formalité, un accord politique existe déjà », assure-t-on du côté du ministre Borsus. Ces mesures pèsent quelque 12 millions d’euros par an, un budget qui a déjà été dégagé. L’entrée en vigueur est prévue pour 2017.

Les autres dispositions (baromètre, sensibilisation du secteur financier et formation) « sont déjà entamées où vont l’être prochainement ».

Le Syndicat neutre des indépendants (SNI) n’a pas tardé à réagir. Mi-février, l’organisation avait présenté ses recommandations pour inciter les femmes à entreprendre. Élargissement du congé de maternité, exonération du paiement des cotisations sociales… la plupart de ses doléances ont été respectées. « Ces mesures feront en sorte que plus de jeunes femmes opteront sans soucis pour l’entrepreneuriat », souligne la présidente du SNI, Christine Mattheeuws. Restent les 105 titres-services auxquels ont droit les jeunes mères indépendantes. Un tiers d’entre elles ne connaissent pas cette disposition. « Si elles ne le savent pas, elles ne peuvent évidemment pas le demander », plaide le SNI.

Actuellement, à peine un tiers des indépendants sont des femmes, un pourcentage qui n’évolue quasiment pas. Or la moitié des femmes indépendantes affirme avoir des difficultés à concilier vie privée et professionnelle, ressort-il d’une enquête réalisée auprès de 759 indépendantes. C’est particulièrement vrai au moment où elles deviennent mère.

Les 12 semaines de congé de maternité restent en dessous des 15 semaines auxquelles ont droit les salariées. Il n’a pas non plus été question de revoir l’indemnité de 449 euros bruts par semaine versée à l’indépendante pendant son congé, ont fait remarquer des entrepreneures présentes lors de la divulgation du plan. « C’est déjà un pas, mais il y aura encore du travail. »

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