La SNCB méprise ses voyageurs

Mardi, la SNCB a laissé 315.000 voyageurs en rade. Dans tout le pays, les navetteurs ont attendu un train qui arriverait, soit beaucoup trop tard, soit pas du tout . Quand donc demandera-t-on à la SNCB de rendre des comptes sur son échec permanent ?

Si mardi la situation sur la route était catastrophique, sur le rail elle était encore bien pire.

Tout comme 315.000 autres voyageurs, les journalistes qui voyagent en train sont arrivés avec plusieurs heures de retard au boulot. Après avoir vu plusieurs trains supprimés, une journaliste de notre rédaction s’est poliment renseignée auprès d’un membre du personnel de la SNCB, qui l’a rabrouée : « Vous ne devez pas râler. Je n’en sais pas plus que vous ».

Au lieu d’essayer de fournir un service optimal, la SNCB méprise ses voyageurs. Alors que le voyageur devrait être sa priorité absolue, il est traité, de plus en plus souvent, comme un problème ennuyeux. On a même l’impression que certains employés des chemins de fer préféreraient faire voyager des trains vides à travers le pays.

Avant-hier, pendant que tout allait de travers, une partie du personnel ferroviaire errait sans but dans les gares. Personne n’a réussi à reprendre la situation en main. Combien de personnes ont été rabrouées par un employé de la SNCB? Bien pire encore, combien de personnes n’ont pas reçu d’information. C’était d’ailleurs la plainte la plus entendue dans les gares : « Nous ne savons de rien. Personne ne nous dit rien. Y aura-t-il encore un train ? Combien de temps devons-nous encore attendre ? »

Les écrans de nombreuses gares et de quais restaient vides, le site web était inaccessible et le personnel, censé informer les navetteurs, ne savait de rien.

S’il est déjà pénible d’apprendre que son train est annulé, il est encore agaçant d’être confronté à un responsable du train qui ignore totalement ce qu’il se passe.

Ce qui s’est déroulé lundi à grande échelle se produit tous les jours dans une moindre mesure (heureusement). Tous les jours, il y a quelque chose. Tous les jours, des trains sont en retard. Tous les jours, la SNCB omet d’informer correctement les voyageurs. Si un train doit partir à 7 h 1 et qu’à 7 h il n’est pas encore entré en gare, il paraît évident qu’il aura du retard. Très souvent, les retards de moins de 10 minutes ne sont pas affichés sur le quai.

Quand la SNCB devra-t-elle fin se justifier pour son échec quotidien? Quand demandera-t-on également des comptes aux simples cheminots ?

Pour tous les problèmes, les syndicats s’empressent de déclarer qu’il est causé par la structure des chemins de fers. C’est toujours la faute de la direction considérée comme les laquais de la politique.

Le conducteur de train, le contrôleur, le chef de gare, le mécanicien, l’employé de guichet ou la personne qui doit enlever les pierres qui bloquent les aiguillages ne sont jamais responsables. Le personnel des chemins de fer (qui fait la grève deux fois par mois, en moyenne, souvent pour des raisons totalement incompréhensibles et inacceptables) devrait, parfois, s’interroger sur ses responsabilités vis-à-vis du public. Si tous les employés de la SNCB faisaient leur boulot convenablement, les trains rouleraient peut-être dans les temps. Même quand il y a cinq centimètres de neige.

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