La SNCB attribue 40% des retards à des facteurs externes

Le Vif

Le plan pour la ponctualité des trains lancé en 2011 par la SNCB « porte ses fruits », mais ses actions sont « noyées » dans des causes extérieures, ont affirmé mercredi les managers de la ponctualité du groupe en commission Infrastructure de la Chambre, laissant un goût de trop peu aux députés.

L’augmentation des chantiers de sécurisation du rail après la catastrophe de Buizingen, l’impact des nouveaux systèmes de freinage, la contribution du groupe SNCB aux restrictions budgétaires du gouvernement ou encore les accidents aux passages à niveau ont influencé négativement les chiffres de la ponctualité des trains, ont souligné Jos Decelle (Infrabel) et Etienne De Ganck (SNCB).

Sur un plan plus sociétal, l’augmentation des vols de câbles et celle du nombre de suicides sur les voies ont elles aussi freiné la ponctualité.

En septembre dernier, le taux de ponctualité des trains a atteint 85,3%, son plus bas niveau depuis six mois, loin de l’objectif de 90% pour 2015.

Conclusion trop optimiste

A l’instar du ministre Jean-Pascal Labille qui avait lancé en septembre en « avoir marre » de cet objectif non rencontré depuis plusieurs années, les députés se sont montrés peu convaincus par l’excuse des facteurs externes.

« Votre conclusion est trop optimiste », a lancé Jef Van den Bergh (CD&V), réclamant une amélioration d’urgence, tout en se disant conscient qu’il n’y avait pas de solution miracle.

Valérie De Bue (MR) s’est inquiétée de perspectives 2013 presque aussi mauvaises que les résultats de 2010, fortement influencés par Buizingen.

Ronny Balcaen (Ecolo) a pour sa part réfuté toute corrélation directe entre les facteurs sociétaux et la ponctualité. « Votre responsabilité est de pouvoir absorber ces facteurs », a-t-il relevé.

« Ce que nous aurions pu gagner a été balayé par l’augmentation de l’incidence de facteurs sociaux »

Les deux managers assurent ne pas vouloir échapper aux responsabilités: à elles deux, Infrabel et la SNCB assument en effet 54% des retards (pour 40% à des tiers). Mais les retards attribués à ces facteurs tiers ont entraîné un total de minutes de retard en hausse ces trois dernières années, tandis que ceux attribués aux deux entités voient ce nombre de minutes baisser.

« Ce que nous aurions pu gagner grâce aux actions du plan a été balayé par l’augmentation de l’incidence de facteurs sociaux », a souligné M. Decelle.

Les deux « PuMas » (pour Punctuality Managers) ont détaillé les mesures en cours de lutte contre les vols de câbles, de suppression des passages à niveau, de meilleure collaboration opérationnelle et de maîtrise des accidents, ou de renouvellement du matériel roulant.

A moyen terme (moins de 5 ans), le nouveau plan de transport prévu en décembre 2014 devrait renforcer la « robustesse » du réseau, avec une attention spéciale à la jonction Nord-Midi, en plus d’autres actions (modernisations diverses, intégration des systèmes de sécurité, remplacement du cuivre par l’aluminium, etc).

L’extension des capacités (RER, mise à 3 voire 4 voies de certaines lignes) devrait aussi, à long terme, améliorer la ponctualité. « Il ne faut toutefois pas s’attendre à des miracles dès les prochains mois ; des facteurs échappent à notre contrôle quelles que soient nos actions, mais nous faisons tout pour améliorer la ponctualité dans les plus brefs délais », a assuré Jos Decelle, évoquant de nouvelles pistes à l’étude qui seront présentées « sous peu ».

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