Jan Jambon © Belga

La phrase de Jan Jambon qui fâche les nationalistes flamands

Christophe Leroy
Christophe Leroy Journaliste au Vif

« Les transferts Nord-Sud, ça nous aide juste pour le marketing. Mais en fait, ça ne nous intéresse pas. » Dans son numéro du 7 mai, Le Vif/L’Express relayait cette confidence de Jan Jambon, vice-Premier ministre N-VA, lors d’une conférence au Cercle de Wallonie à Namur. Des propos qui suscitent la controverse dans le milieu nationaliste flamand.

C’était le 29 avril dernier. Invité au Cercle de Wallonie devant une soixantaine d’acteurs économiques, Jan Jambon, ministre de l’Intérieur et figure de proue de la N-VA, rappelait à l’assemblée que le programme communautaire de son parti ferait inévitablement son grand retour lors des prochaines élections. Seul média présent lors de l’événement, Le Vif/L’Express y avait consacré un reportage dans son numéro du 7 mai, relayant le discours controversé du nationaliste flamand.

Suite à son exposé, Jan Jambon était en effet interrogé sur la pertinence du maintien du programme communautaire de la N-VA si les transferts Nord-Sud venaient à cesser d’ici quelques années. « Les transferts Nord-Sud, ça nous aide juste pour le marketing », a-t-il répliqué. « Mais en fait, ça ne nous intéresse pas. » Ces propos, que le cabinet de Jan Jambon tentera d’abord d’évacuer en faisant pression sur Le Vif/L’Express, feront par la suite l’objet d’une tentative de discrédit, affirmant que la deuxième phrase n’est que pure invention de la rédaction. Un enregistrement atteste pourtant clairement de la véracité de cette citation.

La confidence-éclair de Jan Jambon suscite aujourd’hui la controverse dans la sphère nationaliste flamande. Sur son site internet, la revue flamingante Doorbraak, liée au mouvement flamand, a publié un article très critique ce 11 mai, intitulé « De bocht van Jambon » (Le virage de Jambon). « Pour Jambon – et il semble parler au nom de son parti- , les transferts de sécurité sociale ne seraient – tenez-vous bien au risque de tomber de votre chaise – qu’une aide pour le marketing politique de la N-VA », écrit l’auteure. Avant de poursuivre : « Est-ce la nouvelle ligne du parti ? Son collègue de parti Geert Bourgeois le sait-il – lui qui a encore commandé récemment une étude sur les transferts Nord-Sud ?

De son côté, le Vlaams Belang a également réagi à travers un article en ligne signé par le porte-parole du parti. Avec un intitulé encore plus critique à l’égard de la sortie de Jan Jambon : « Le marketing de la N-VA coûte 2000 euros par an à chaque Flamand. »

Le reportage publié dans Le Vif/L’Express est à lire ici .

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